Notre ville a accueilli pendant trois jours la conférence européenne de soutien au peuple sahraoui. Ma participation à ces trois journées m'a fait délaisser mon blog. Il faut dire que ces trois journées ont été mouvementées. La raison : des contre-manifestations d'hostilité à la tenue de cette réunion. Manifestations qui contrastaient avec le déroulement pacifique de la conférence.
Notre collectivité poursuit l'action de jumelage initiée par notre ancien maire Robert Jarry, avec la ville saharienne de Haouza .
Notre regrettée Dominique Niederkorn a été une ardente défenseure de la cause sahraouie. Aujourd'hui, chargé des dossiers que portait Dominique, j'ai représenté la ville aux réunions préparatoires à cette conférence.
La position de notre collectivité a été toujours claire : oui à la solidarité en accueillant chaque année une vingtaine d'enfants sahraouis pendant trois semaines, oui à l'application de la résolution 1754 de l'ONU qui engage les parties à négocier en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.
C'est ce qu'a rappelé le maire dans son discours d'ouverture. Nous avons rappelé également que notre ville est depuis toujours, une ville d'accueil ouverte au dialogue.
C'est ce que j'ai essayé de démontrer durant ce week-end :
• une première fois en essayant de m'interposer à la poussée de la manifestation anti-sahraoui qui avait débordé son propre service d'ordre et celui des militants de gauche présents. J'ai été bousculé en tentant d'empêcher les manifestants d'entrer dans le Palais des Congrès., ce qui m'a valu d'être traité de « terroriste et de soutien à Al-Qaïda » . Je serais également accusé d'« avoir battu une femme manifestante ». Accusation ahurissante. Le journaliste à Ouest-France, présent à ce moment-là, pourra témoigner.
• la deuxième fois, en me rendant sur le parvis de la gare nord, lieu choisi par les manifestants marocains anti-conférence, et en discutant longuement et pacifiquement avec quelques militants marocains manceaux, pourtant rares. J'ai cherché à leur expliquer que notre municipalité respectait la collectivité marocaine et que nous souhaitions qu'une solution pacifique soit trouvée au problème du Sahara occidental. Ce fut malheureusement un dialogue de sourds. De même, la proposition que je leur ai faite de venir discuter avec les élus dont le Maire à la Mairie du Mans le samedi après-midi est restée lettre morte contrairement à ce que relate le Maine-Libre de ce dimanche.
La conférence s'est terminée ce midi sans incident grâce à une protection policière renforcée. C'est regrettable de devoir en arriver là.
Pour conclure, qu'il me soit toutefois permis de poser quelques questions :
• qui a organisé la venue de cars de la France entière ? Sur la centaine de manifestants présents, un nombre non négligeable venait de l'Est de la France (Nancy - Strasbourg).
• qui a financé le concert du célèbre groupe marocain Jil Jilala au Welcome du circuit des 24 heures ( 5 000 € la location) vendredi soir ainsi que les deux énormes encarts publicitaires dans les journaux locaux alors que l'entrée au concert était gratuite ? On ne me fera pas croire, comme cela a été écrit dans la presse, que la date du concert était une pure coïncidence !
• Enfin, qui a organisé l'opération de communication au niveau d'internet ? Il suffit de lancer une recherche « Jil Jilala Le Mans » pour constater que la même information a été reproduite dans un nombre très conséquent de sites internet.
J'étais là, je vous ai vu vous interposer courageusement. Comme d'ailleurs tous ces jeunes militants de gauche et ces syndicalistes. C'est à travers l'engagement de ces personnes que je ne perds pas espoir de cette France qui lutte. Vous êtes sa conscience agissante. Le week-end passé a montré le malsain jeu équilibriste que pratiquent deux élus de la majorité. Français quand il s'agit d'élection et marocains en d'autres circonstances. L'atavisme a la peau dure.
RépondreSupprimerCordialement
Hamid