vendredi 6 septembre 2019

Non à la destruction du parc Saint-Aldric



Les faits

Le diocèse du Mans décide de déménager les prêtres de la maison de retraite située rue d’Isaac et mettre les bâtiments et le parc attenant en vente.
La société Bouygues se met sur les rangs, achète la maison de retraite pour y construire 47 logements (1ère tranche) et jette son dévolu sur le parc de 1,2ha pour lequel elle aurait signé un compromis de vente.
Pourquoi un compromis ? Parce que le parc est protégé par le PLU actuel (zone boisée protégée) et n’est donc pas constructible.
Il ne peut le devenir qu’avec une modification du PLU. C’est ce qui est proposé dans le cadre de la mise en place  du nouveau PLU intercommunautaire (PLUi), sujet à enquête publique jusqu’au 30 septembre 2019.
Si ce nouveau PLUi était mis en place, le compromis signé par Bouygues deviendrait évidemment vente et Bouygues pourrait se lancer dans la construction de 90 logements (2ème tranche), qui ne pourrait se faire qu’en abattant un nombre conséquent d’arbres.

Les arguments de la mairie

La mairie avance dans son argumentation que la ville ne peut plus s’étendre en surface et qu’il faut densifier le tissu urbain en remplissant « les dents creuses ».
Sauf qu’elle a oublié que le quartier Nord-Est de la ville s’est sérieusement densifié ces dernières années.
Faut-il rappeler le projet « Les jardins de la Bruyère » qui a remplacé l’ancienne clinique Saint-Cosme Saint-Damien (250 logements plus les maisons individuelles) ? Faut-il rappeler le cours Saint-Damien construit également sur un terrain du diocèse ? Et les Florentines et ses logements étudiants ? Et les immeubles élevés au 82 rue d’Isaac ou route de Bonnétable après destruction de maisons individuelles remarquables ?
Et avec quelle mixité sociale ? Les appartements de la 1ère tranche voulue par Bouygues se vendent mal (en septembre 2019, 18 appartements sur 47 n’étaient pas vendus) parce que trop chers. Bouygues a baissé le prix du m2, puis a offert une cuisine aménagée, puis les frais de notaire…
Que dire également du taux de vacance qui s’élève au Mans, d’après l’INSEE, à 9,7% en 2016 soit 8000 logements. Il pourrait donc y avoir 3000 logements à réoccuper avant de d’en construire des nouveaux.

Les arguments des riverains

1-Le parc boisé Saint-Aldric, protégé par le PLU actuel, est le poumon vert du quartier.
Récemment le maire, Stéphane Le Foll, déclarait à la radio locale France Bleu Maine : « Par le verdissement, on essaye à chaque fois qu'on fait un projet de réaménagement urbain, de mettre des arbres. Il y a des parkings, par exemple à Pontlieue, il va falloir qu’on mettre des arbres avec des houppiers, c'est à dire la partie haute de l'arbre qui puisse faire de l'ombre. » Pourquoi alors laisser abattre des arbres existants centenaires pour en replanter d’autres ?
Le besoin d’arbres dans les quartiers s’est fait brusquement ressentir lors de l’épisode caniculaire de l’été 2019. Les enfants d’une école primaire proche se sont réfugiés certains après-midis sous les arbres du parc Saint-Aldric pour y chercher la fraîcheur.
Ce parc est un élément patrimonial et de santé de notre quartier. Il ne peut donc pas être détruit ou dénaturé.
2- L’augmentation de la circulation due aux 150 nouveaux logements dont la seule issue se fera rue d’Isaac posera rapidement problème. En, effet, la circulation à double sens rue d’Isaac est difficile car le croisement est très problématique devant le parc Verdigné (1 seul passage possible).
3- Le réseau d’assainissement du quartier est-il adapté à 150 logements supplémentaires ? Le problème de relents dans le quartier est souvent évoqué.
4- La liaison douce pouvant desservir les futurs logements, évoquée dans le nouveau PLUi n’est pas la propriété de la ville, mais celle de 3 propriétaires privés.

Les souhaits des riverains

Cette soi-disant densification semble, n’être, au plan local, qu’une opération juteuse au seul bénéfice du constructeur Bouygues.
Si la première tranche qui conduit à remplacer l’ancienne maison de retraite par un immeuble d’à-peu-près la même dimension est peu contestable, la modification du PLU déclassant l’espace boisé protégé du parc Saint-Aldric est absolument incompréhensible.
Les deux grands parcs du quartier Nord-Est Verdigné et Banjan sont devenus parcs publics après que la ville du Mans a fait préemption sur deux anciens terrains privés. Elle doit donc en faire de même sur ce parc et l’ouvrir à tous. C’est possible !