vendredi 30 décembre 2011

Jacobinisme, quand tu nous tiens...


J’adore l’aspect changeant du temps breton : l’inversion du sens de la marée peut assombrir ou dégager le ciel en 5 minutes. Ainsi le beau temps de mardi a cédé la place à la tempête avec des rafales de vent impressionnantes. La maison craque de partout.
Les balades sont soumises à des grains fréquents et il ne fait pas bon s’aventurer trop loin d’un abri. La lecture au chaud vient alors remplacer avantageusement les averses.

Hier après-midi, je me suis donc plongé dans la lecture de « Bretons », magazine édité par Ouest-France, dont le titre « Xavier Grall, l’écorché vif » m’avait interpellé. 
Au moment où le débat sur l’identité bretonne est d’actualité, retrouver les positions enflammées de Xavier Grall, celles où il affirmait que la Bretagne avait été colonisée, ne me semblait pas inintéressant.
Je n’en ai pas eu le temps puisque, dans le même magazine, j’ai découvert avec surprise un article « Le maire du Mans et la Bretagne » ! Certes, le fait d’avoir été directeur de cabinet de Louis Le Pensec, ministre de la Mer, donne à Jean-Claude Boulard un certain bien-fondé à s’exprimer sur un éventuel rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne. Alors lisons-le :
«  Nous ( ?), on aime Nantes, la ville nous convient très bien, parce qu’on est très bien traité par la région Pays-de-la-Loire. Nous sommes parfaitement heureux dans la région Pays-de-la-Loire. […] Nous, on n’est pas très régionaliste. On appartient depuis des siècles au pré carré du roi.[…] Le servage a disparu chez nous deux siècles avant la Bretagne. Chez nous, la centralisation est libératrice. […] On peut aimer beaucoup la Bretagne et considérer que ce n’est pas un vrai sujet. »
Je ne suis pas loin d’être d’accord avec mon maire sur le traitement de notre ville par la région Pays-de-la-Loire, même si je ne suis pas très amoureux de Nantes, trop centralisatrice à mon goût. Toutefois,  je ne suis pas d’accord avec ses propos sur la « centralisation libératrice ».

L’identité et la culture bretonnes ont été étouffées par cette centralisation. Faut-il rappeler, par exemple, les affiches qui ornaient les salles de classe bretonnes : « Il est interdit de cracher par terre et de parler breton. » ? Ne serait-il pas un peu jacobin notre maire ? 
Jurer fidélité à la région Pays-de-la-Loire et à Nantes parce que l’on est bien traité, n’est-ce pas un peu réducteur ? N’aurait-on pas d’autres arguments à faire jouer ? Le Mans, de par sa position et ses liaisons ferroviaires et routières, ne pourrait-elle pas être la porte d’entrée de cette grande région Ouest qui regrouperait Pays-de-la-Loire, Bretagne et Basse-Normandie ? Son statut de grande ville de l’Ouest, 4e après Nantes, Rennes et Angers, ne lui donne-t-elle pas une certaine autorité dans le débat qui vient de s’installer ?

3 commentaires:

  1. Bonsoir !
    Petite remarque : Il fut un temps où le gallo était parlé par prés de la moitié de la Bretagne.
    Aujourd'hui, le gallo renaît mais n'a pas la légitimité de la langue bretonne... Une pensée pour elle, merci.

    David

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  2. Pas question non plus d'oublier le parler gallo. Mais reconnaissez avec moi qu'il n'a pas été combattu autant que la langue bretonne dans les écoles bretonnes.

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