samedi 3 décembre 2011

Hommage à Aimé Césaire



Notre ville rendait hommage aujourd'hui samedi à Aimé Césaire en inaugurant une place à son nom dans le quartier du Ribay.
Dans ce cadre, elle avait invité Daniel Maximin, écrivain guadeloupéen et commissaire de l'année des Outremers. Daniel Maximin, non seulement connaissait bien Aimé Césaire puisqu'il avait été, entre autres, le maître de cérémonies lors de ses obsèques nationales à Fort-de-France, mais est aussi un habitué de notre ville car il y est venu plusieurs fois, invité aux 24 heures du livre et à la 25ème heure. À ce titre d'ailleurs, il a signé le livre d'or de notre cité.
J'ai piloté Daniel Maximin durant cette journée et nous avons pu échanger sur la vie et l'œuvre d'Aimé Césaire y compris pendant notre visite de l'exposition Dogon au carré Plantagenêt (à voir absolument).
Quelques faits que m'a rappelés Daniel :
• Aimé Césaire a été un homme politique essentiel des Caraïbes : maire de Fort-de-France pendant 56 ans, député pendant 48 ans, il a été membre du Parti Communiste Français qu'il quittera avec une lettre de démission  retentissante à Maurice Thorez (c'est ICI). Il créera alors le Parti Progressiste Martiniquais.
Dans tout son parcours politique, je n'en retiendrai qu'un tellement il est significatif : celui d'avoir refusé de recevoir Nicolas Sarkozy à Fort-de-France, voulant montrer son opposition farouche à la loi qui voulait rendre obligatoire dans les livres scolaires les aspects positifs de la colonisation.
• Aimé Césaire a été écrivain et surtout poète. Les jeunes d'origine antillaise présents ce matin ont fait revivre son œuvre :
« Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-panthères, 
je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas [...] »
ou encore ce qu'il disait des Droits de l'Homme :
« [...] les Européens croient à la civilisation, tandis que nous, nous croyons aux civilisations, au pluriel, et aux cultures. Le progrès, avec cette Déclaration, c'est que tous les hommes ont les mêmes droits, simplement parce qu'ils sont des hommes. Et ces droits-là, tu les réclames pour toi et pour l'autre. »
Le temps bien peu clément  a fait que nous nous sommes réfugiés au bar-tabac « Le Colarado » où nous avons pu assister à un spectacle de danse organisé par les jeunes membres de l'association Culturellem'antillaise (bien trouvé je trouve). Le punch et les accras maison ont fini par nous réchauffer dans une ambiance très chaleureuse.


L'année prochaine marquera l'année de l'Océanie. J'évoque avec le maire la possibilité d'honorer la mémoire de Jean-Marie Tjibaou, grand artisan de la réconciliation entre les mondes kanak et caldoche.

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