samedi 22 janvier 2011

TGV - TER. Deux poids, deux mesures ?



Le mouvement des usagers de la SNCF semble reproduire en son sein les mêmes clivages que pratique notre entreprise nationale. C'est à dire l'existence des usagers haut de gamme des lignes TGV et ceux des lignes TER.
Au départ du mouvement, un ras-le-bol commun des usagers devant les retards des trains qu'ils soient TGV ou TER. Le mouvement s'est concrétisé par le refus de présenter son titre de transport dans les TGV et a pris de l'ampleur par la mise en ligne d'une pétition par des usagers du Mans qui a recueilli près de 10 000 signataires.
Tellement d'ampleur que la SNCF a été obligée de négocier : 200 € de dédommagement pour la succession des retards, pas d'augmentation de l'abonnement au 1er juillet et pour toute la période 2011-2012 . Ces mesures ne concernent, bien sûr, que les utilisateurs des lignes TGV. Les associations qui ont négocié étaient très satisfaites de ces mesures. Sauf que les abonnés aux lignes TGV ne représentent que 4 % des usagers SNCF. Et les autres, ils existent ?
C'est vrai qu'entre le lycéen qui vient en train au lycée Yourcenar par la ligne TER Caen-le Mans-Tours et le cadre qui va travailler à Paris par la ligne TGV, il y a une sacrée différence. La SNCF a fait son choix.... on chouchoute ses abonnés TGV, on assomme les autres ! Les autres sont ceux qui galèrent depuis 10 ans entre Le Mans et Château du Loir, entre Le Mans et Alençon, entre Le Mans et Sillé-le-Guillaume, etc...
Ceux-là subiront l'augmentation du tarif de ses billets de 2,5 % au 1er juillet et avec, en prime, aucune amélioration des lignes. J'ose espérer que ce n'est pas pour financer les 200 € obtenus par les abonnés TGV ?
La SNCF reste cantonnée dans sa politique du tout LGV malheureusement encouragée par certaines collectivités régionales. Une vraie politique transports tournée vers les usagers doit aboutir d'une part à une modernisation des lignes TER actuelles et la réouverture de lignes, comme par exemple Le Mans-La Suze-La Flèche, permettant un maillage de nos territoires, mais aussi l'existence de gares accueillantes avec présence humaine. Les 3,4 milliards d'euros engagés pour la nouvelle ligne LGV ouest auraient permis cette réelle politique : des trains au service des hommes.

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