mercredi 4 janvier 2012

L'accent...



On croyait que le débat sur l'accent d'Éva Joly s'était terminé avec la réponse d'Éva sur le sujet et dont j'avais fait état sur mon blog (c'est ICI). Mais il est reparti de plus belle avec la remarque imbécile et xénophobe de l'acteur François Berléand : 
« Je ne comprends pas qu’une candidate à la présidentielle ne parle pas le français sans accent, c’est vraiment quelque chose qui me choque moi. (...) Aux Etats-Unis, dans la Constitution américaine, si quelqu’un n’est pas né sur le territoire américain, il ne peut pas accéder à la présidence de la République. Je trouve qu’elle ne devrait pas être candidate. »
L'autre acteur, Richard Berry, lui-même partisan de François Hollande, lui a répondu :
« Il faut qu'il vote pour Marine Le Pen qui, elle, parle français sans accent, mais un français détestable. Moi, je ne suis pas d'accord : on est en démocratie, elle est française, point barre, c'est tout. »
Je ne sais pas si ce débat s'arrêtera un jour mais ce que je sais, c'est que lorsque la droite est acculée comme en ce moment, elle a recours toujours à la « peur de l'autre » et de son corollaire : la xénophobie.
Je rentre de Bretagne où je me suis plongé avec délectation dans l'ouvrage « les Bretonnismes » qui m'a été offert pour ces fêtes de fin d'année.
L'auteur, Hervé Lossec, montre comment la langue bretonne a pu influencer le français tel qu'il est parlé en Bretagne par ses structures grammaticales, idiomes, etc. Un régal !
J'ai retenu aussi sa préface, extraite de L'accent de Miguel Zamacois, poète provencal :
Emporter de chez soi les parlers familiers,
C'est emporter un peu de terre à ses souliers.
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne !
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s'enfuit,
Votre parler, c'est un peu le pays qui vous suit,
Votre accent, c'est un peu, invisible bagage,
L'âme des siens que l'on emporte en voyage.
Avoir un accent enfin, c'est quand on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose.
Que François Berléand, dont c'est le métier, apprenne ces quelques vers avant d'affirmer de telles inepties!

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