samedi 8 octobre 2011

J'ai déjà voté pour les primaires...



Dix jours de vacances bien dépaysantes et ensoleillées et retour dans notre ville en pleine effervescence pour un week-end qui s'annonce très occupé : 25ème heure bien sûr, mais aussi 24 heures camion (désastre écologique...), premier tournoi de pétanque inter-conseils de quartiers, etc.
Hier, j'étais présent à l'inauguration de l'exposition consacrée aux 27 fusillés de Châteaubriant à la maison de quartier Pierre Guédou. Devoir de mémoire en présence de nombreux militants de gauche et, en particulier, de militants communistes. Et au moment du pot, la conversation tournait autour de la primaire socialiste et bien sûr, j'ai été interrogé sur mes intentions.
Donc je répète ici ce que j'ai dit hier : je n'irai pas voter dimanche car cette désignation ne me concerne pas. Mon choix d'un candidat, d'une candidate même, en tant que militant de gauche, je l'ai fait à travers le vote que j'ai exprimé à l'intérieur de mon parti : Europe-Écologie Les Verts. J'ai voté Éva Joly et ce sera mon choix lors des élections présidentielles en 2012.
Je ne suis pas membre du Parti Socialiste et je pense qu'avant tout, ce choix concerne les militants socialistes, même si ce parti voudrait nous faire croire à des « primaires citoyennes ». Ce n'est pas non plus le choix du candidat de toute la gauche. À preuve du contraire, la gauche a trois composantes : le Parti Socialiste, Europe-Écologie les Verts et le Front de gauche et les deux dernières ont déjà choisi leur candidat.
J'ai regardé à la télévision le dernier débat qui a « opposé » les six candidats à l'investiture socialiste. Je me suis demandé où étaient les différences entre les candidats car, après tout, il y avait bien cinq personnes qui avaient signé le projet socialiste pour 2012 et ses 30 propositions. Je ne parle pas du 6ème, venu donner une caution multi-partisme et défendre une éventuelle place de ministre. Nous avons donc assisté à un débat très polissé où il semblait plus important de mettre en avant sa personne que le projet socialiste lui-même.
J'aurais préféré assister à un débat entre la ou le candidat socialiste, Éva Joly et Jean-Luc Mélenchon autour des trois projets proposés par les candidats de gauche. Je pense qu'il aurait été beaucoup plus instructif pour les citoyens.
Je regrette aussi ce processus de primaires. Nous sommes, en effet, en train d'essayer d'adapter le système anglo-saxon, et en particulier américain, à notre démocratie. La désignation d'un candidat doit rester, pour moi, le ressort des partis et de ses militants. Je crains même qu'avec cette primaire, certains militants s'interrogent aujourd'hui sur la nécessité d'adhérer à un parti politique. 
La droite, d'autre part, a trouvé ces primaires intéressantes et aimerait s'y essayer. On aurait ainsi des primaires de « gauche » et des primaires de droite avec une dérive de notre démocratie vers un bipartisme à l'américaine. Et ça, ça ne va pas dans le sens du renouveau de notre vie politique !

5 commentaires:

  1. Bonjour.

    Je suis sympathisant écologiste et j'ai été voté aux primaires socialistes. Cela ne me pose aucun problème car je ne fais guère d'illusion sur le futur candidat potentiel du second tour de l'élection présidentielle (certainement pas Eva Joly). Je ne suis pas d'accord avec vous sur le fait que les primaires citoyennes ne soient pas une bonne idée.. Au contraire, on va vers plus de démocratie au lieu de verrouiller les appareils. La contribution d'un euro est raisonnable. EELV aurait du s'en inspirer.
    Quant à la réflexion sur le bipartisme.. elle n'est pas valable car le bipartisme est déjà une réalité depuis bien longtemps...
    Cordialement.

    RépondreSupprimer
  2. Attention : je suis plutôt satisfait du succès de cette primaire car tout ce qui est profitable à la gauche est une bonne chose. En tant qu'élu écologiste, je n'ai qu'un souhait à l'heure actuelle : virer Nicolas Sarkozy et François Fillon (on l'oublie trop celui-là...).
    Mais cette primaire n'est pas une primaire citoyenne, mais une primaire socialiste et que son résultat ne désignera pas le candidat de gauche, mais le candidat socialiste.
    Comme je le dis, la gauche a trois composantes et aura trois candidats au premier tour.
    Je ne suis pas imbécile non plus et je sais que le candidat au 2ème tour sera le candidat socialiste et quel qu'il soit, il aura ma voix au deuxième tour !
    Je ne suis pas persuadé de la réalité du bipartisme : les Verts ont quasiment doublé le Parti Socialiste dans notre région aux dernières élections européennes. L'écologie politique est une force politique montante..
    Que des copines et copains écolos aient voté à cette primaire ne me gêne pas, mais qu'ils comprennent aussi que de choisir le futur candidat socialiste ne fait pas partie de mes préoccupations actuelles !

    RépondreSupprimer
  3. Vous avez raison en ce qui concerne les élections européennes.. Elles restent une belle et grande surprise pour l'écologie politique.
    Malheureusement, les motivations des électeurs pour les européennes et les présidentielles sont tout autres !

    RépondreSupprimer
  4. On est d'accord : beaucoup d'électeurs ne succombent pas au vote utile aux élections européennes et votent suivant leurs réelles convictions. Ce qui montre bien que l'écologie politique a un potentiel.
    Regardons maintenant ce qui s'est passé avec Arnaud Montebourg : il a crevé l'écran avec ses idées, ce qui lui a permis ses 17%. Imaginons maintenant que les 3 candidats de gauche exposent leur projet lors de 3 débats télévisés tels qu'on les a connus. Je suis certain que la candidate de l'écologie politique tirerait son épingle du jeu.

    RépondreSupprimer
  5. Je n’ai pas réagi, samedi dernier, à l’intervention titrée : « J’ai déjà voté pour les primaires… » car je suis tout à fait d’accord avec ce qui a été écrit. Je viens de m’apercevoir qu’il y a quatre commentaires à la suite. « (…) on va vers plus de démocratie au lieu de verrouiller les appareils » dit le contradicteur. Un concours de miss est démocratique, lui aussi, puisqu'on demande l'avis des spectateurs ! Choisir un compétiteur en fonction de sa personnalité, de ce qu’il dit, surtout de comment il le dit, comment il apparaît à l’écran, va inévitablement faire passer son programme au second plan et réduire l’opération à un concours de beauté. Si le PS a choisi d’organiser ce genre de primaire, c’est parce qu’il est dans l’incapacité de choisir lui-même qui portera son programme à la présidentielle. Trop de chicayas ont amené des responsables PS, comme Montebourg, « architecte de ces primaires » (citation !), à demander aux sympathisants PS et aux électeurs de gauche de trancher la question, ne voulant pas une énième guerre d’égos et de courants. Cela « déverrouille » l’appareil, ok. Et je reconnais que, devant le désert de débats, la soif d'information à un moment aussi trouble et incertain, beaucoup de gens — et c'est tant mieux — s’intéressent à cette primaire, qui a eu le mérite de mettre en lumière les tendances des uns et des autres : Valls et Montebourg ne rêvent pas du même monde, c’est clair. Mais qu’en est-il de la culture du parti, de l’engagement d’un militant qui paie un timbre mensuel pour défendre et faire avancer ses idées ? Serait-il frappé de bêtise au point de débourser son argent pour quelque chose qui ne sert à rien ? Un électeur lambda serait-il donc au même niveau de conscience politique que lui ? Quant au bipartisme, on y arrive, mais on n’est pas encore arrivés au même point qu’aux Etats-Unis ! On y arrive parce que ceux qui fabriquent l’opinion (les signatures les plus notoires des journalistes) le veulent en ne parlant quasiment que de l’UMPS, considérant les autres partis à la marge. J’ai encore l’espoir de voir ceci s’infléchir…
    Montebourg aurait « attrapé le melon ». Au risque de paraître béotien, je ne connais pas cette expression. J’imagine, peut-être à tort, que c’est l’équivalent de « grosse tête ». Bof ! Montebourg fait du Montebourg, il nous a habitués à son cinéma. Mais là, il peut se le permettre. Comme dit la presse, il est faiseur de rois. On peut facilement imaginer que l’électeur qui a choisi Montebourg au premier tour votera pour François Aubry ou Martine Hollande (pas vraiment de différence, ce sont deux enfants de Delors — social-démocrate pur sucre pur fruit, comme les aime la droite —, l’une étant légèrement plus à gauche que l’autre) en fonction de ce que ces deux candidats emprunteront à Montebourg : le contrôle politique du système financier ; le protectionnisme européen, social et écologique ; la VIe République et la lutte contre la corruption. Dommage qu’il n’ait rien dit sur la remise en cause du Traité européen de Lisbonne, ce qui manque si on a la volonté de s’attaquer aux trois points précédents. JC

    RépondreSupprimer