Ce matin, j'ai les honneurs du Maine Libre à propos d'un article sur la situation de la consommation du cannabis dans la Sarthe. Je rassure tout de suite mes lecteurs : ce n'est pas en tant que consommateur (même si...) que j'ai été interviewé, mais en tant que militant politique d'Europe-Écologie les Verts.
J'ai effectivement répondu à une interview rapide et non préparée par téléphone. Les propos qui sont relatés ci-dessus sont totalement exacts, mais forcément un peu succincts et caricaturaux quand vous répondez en deux minutes et, de plus, sans trop savoir à quels autres points de vue seront confrontées vos réponses.
J'aurais certainement préféré être l'invité d'une table ronde où il est plus facile d'apporter des arguments au fil d'un débat. Mais bon, c'est comme ça ! Heureusement que j'ai ce blog pour compléter et expliquer les réponses que j'ai apportées au journaliste.
Le premier problème est celui de l'addiction.
Un argument-choc, avec lequel je suis en adéquation totale, est apporté dans le journal lui-même par le Docteur Poirier, spécialiste de l'addictologie : « La problématique de l'alcool chez les jeunes - et pas que chez eux - est autrement plus inquiétant que la consommation occasionnelle de cannabis. Il ne faudrait pas que le cannabis vienne cacher la forêt qui se trouve derrière. L'impact sanitaire de l'alcool, et également du tabac, est bien plus important. La première cause de mortalité prématurée, c'est le tabac, la seconde c'est l'alcool. » Je complète ses propos : 60 000 morts pour le tabac et 45 000 pour l'alcool.
Je pense donc qu'en aucun cas, le cas du cannabis ne peut être traité en dehors des problèmes posés par l'alcool et le tabac. Ils doivent être traités ensemble pour en faire baisser les coûts sanitaire et social de ces addictions.
Récemment, le Directeur Départemental de la Sécurité Publique me confiait que 75% des interventions de la police étaient dues à des problèmes liés à l'alcool !
Deuxième problème: la hausse de la consommation et le cas du Portugal.
Marie-Agnès Joly, vice-procureur, prend l'exemple du Portugal pour s'opposer à la dépénalisation : « On note là-bas un transfert, avec la hausse de la consommation de cocaïne ». Sauf que ce que semble ignorer madame le procureur c'est que la Global Commission on Drug Policy (Commission Mondiale sur la politique des drogues) affirme que « Les initiatives de décriminalisation n'aboutissent pas à une augmentation significative de la consommation de drogues » en citant comme exemples le Portugal et les Pays-Bas. En langage clair, c'est que la dépénalisation a amené une baisse significative de la consommation.
D'autre part, la consommation de cocaïne augmente partout et en particulier dans les pays où le cannabis est interdit : en France, par exemple, le pourcentage de consommateurs de cocaïne est passé de 0,8% en 1992 à 3,8% en 2010.
Troisième problème : le trafic.
Daniel Vaillant, ancien ministre socialiste de l'Intérieur, donc quelqu'un qui connait le problème pour l'avoir affronté comme ministre entre 2000 et 2002, défend aujourd'hui la légalisation du cannabis. Il préconise que l'État mette en culture 53 000 hectares de cannabis et en réglemente la récolte et la diffusion dans des structures à déterminer. Il est certain qu'en légalisant sous contrôle ainsi la production, le trafic aura tendance à disparaître. Dominique de Villepin, également, s'est prononcé pour la dépénalisation. On ne peut pas dire que tous les deux soient de dangereux gauchistes.
En prenant le problème en face, Europe Écologie Les Verts, a montré une fois de plus son pragmatisme en matière de problèmes de société et a initié le débat. Pas question de s'enfermer dans une position attentiste et faux-cul de tolérance zéro, pas question non plus d'encourager la consommation de cannabis. Juste une analyse réaliste de la situation et des propositions politiques pour y remédier
Un argument-choc, avec lequel je suis en adéquation totale, est apporté dans le journal lui-même par le Docteur Poirier, spécialiste de l'addictologie : « La problématique de l'alcool chez les jeunes - et pas que chez eux - est autrement plus inquiétant que la consommation occasionnelle de cannabis. Il ne faudrait pas que le cannabis vienne cacher la forêt qui se trouve derrière. L'impact sanitaire de l'alcool, et également du tabac, est bien plus important. La première cause de mortalité prématurée, c'est le tabac, la seconde c'est l'alcool. » Je complète ses propos : 60 000 morts pour le tabac et 45 000 pour l'alcool.
Je pense donc qu'en aucun cas, le cas du cannabis ne peut être traité en dehors des problèmes posés par l'alcool et le tabac. Ils doivent être traités ensemble pour en faire baisser les coûts sanitaire et social de ces addictions.
Récemment, le Directeur Départemental de la Sécurité Publique me confiait que 75% des interventions de la police étaient dues à des problèmes liés à l'alcool !
Deuxième problème: la hausse de la consommation et le cas du Portugal.
Marie-Agnès Joly, vice-procureur, prend l'exemple du Portugal pour s'opposer à la dépénalisation : « On note là-bas un transfert, avec la hausse de la consommation de cocaïne ». Sauf que ce que semble ignorer madame le procureur c'est que la Global Commission on Drug Policy (Commission Mondiale sur la politique des drogues) affirme que « Les initiatives de décriminalisation n'aboutissent pas à une augmentation significative de la consommation de drogues » en citant comme exemples le Portugal et les Pays-Bas. En langage clair, c'est que la dépénalisation a amené une baisse significative de la consommation.
D'autre part, la consommation de cocaïne augmente partout et en particulier dans les pays où le cannabis est interdit : en France, par exemple, le pourcentage de consommateurs de cocaïne est passé de 0,8% en 1992 à 3,8% en 2010.
Troisième problème : le trafic.
Daniel Vaillant, ancien ministre socialiste de l'Intérieur, donc quelqu'un qui connait le problème pour l'avoir affronté comme ministre entre 2000 et 2002, défend aujourd'hui la légalisation du cannabis. Il préconise que l'État mette en culture 53 000 hectares de cannabis et en réglemente la récolte et la diffusion dans des structures à déterminer. Il est certain qu'en légalisant sous contrôle ainsi la production, le trafic aura tendance à disparaître. Dominique de Villepin, également, s'est prononcé pour la dépénalisation. On ne peut pas dire que tous les deux soient de dangereux gauchistes.
En prenant le problème en face, Europe Écologie Les Verts, a montré une fois de plus son pragmatisme en matière de problèmes de société et a initié le débat. Pas question de s'enfermer dans une position attentiste et faux-cul de tolérance zéro, pas question non plus d'encourager la consommation de cannabis. Juste une analyse réaliste de la situation et des propositions politiques pour y remédier
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