jeudi 23 décembre 2010

La curieuse arithmétique de l'Inspecteur d'Académie



Projet de fermeture de classes à la rentrée 2011 : 42 classes pour le département de la Sarthe. Projet d'ouverture : 12. Donc la Sarthe sera privée de 30 classes à la rentrée prochaine pour, toujours d'après les données de l'Inspection Académique, 150 élèves en moins.
Si on part sur une moyenne de 25 élèves par classe, on devrait logiquement arriver à 150 : 25 = 6 classes. On comprend bien que ce n'est pas aussi simple car aucune école ne voit disparaître 25 élèves d'un coup.
Alors comment arrive-t-il à 30 classes notre Inspecteur d'Académie ? Tout simplement en jouant sur le « seuil » de fermeture. Si, en effet, vous dites « aucune classe à moins de 25 élèves dans le département » alors que l'année précédente vous aviez dit 24, beaucoup plus de classes seront menacées. Mais ce qu'il ne dit pas notre inspecteur, c'est où vous mettez les enfants de la classe qui a été supprimée (et leur nombre peut monter jusqu'à 24). Dans la ou les classes existantes, bien sûr, gonflant alors leurs effectifs.
Mais qu'est-ce qu'il en à faire notre Inspecteur ? Le Recteur, qui se verra récompensé par sa prime de Noël proportionnelle aux nombre d'enseignants récupérés (c'est ICI), a donné ordre à M. Roy, inspecteur d'académie de la Sarthe, de récupérer 30 postes. Et que croyez-vous qu'il va faire en bon fonctionnaire docile ?
Hier, il était dans le Rhône, aujourd'hui dans la Sarthe et demain ailleurs... la situation sarthoise n'est, pour lui, qu'un cas d'école même si notre département présente une situation catastrophique dans le domaine scolaire.
Sur les 30 classes supprimées, notre ville est touchée de plein fouet puisque 6 maternelles vont perdre une classe (Petit-Louvre, Villaret, Dr Calmette, J. Ferry, Vivaldi, Hauréau).
Encore un mauvais coup contre les écoles maternelles ! Les intentions de ce gouvernement piloté, ne l'oublions jamais, par le sarthois François Fillon sont claires : reporter sur les collectivités locales l'accueil des enfants de moins de 3 ans. C'est vrai que l'école publique quand on a été élève de Saint-Michel-des-Perrais et de Notre-Dame-de-Sainte-Croix n'est pas la première préoccupation du Premier Ministre ! 
Souvenez -vous aussi des déclarations de M. Xavier Darcos :  « faut-il faire passer des concours à bac + 5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants et de leur changer les couches ? »
Dernière remarque : beau courage aussi de notre Inspecteur d'Académie dont l'annonce tombe en pleines vacances scolaires de Noël ! Dis maman, c'est ça que l'on appelle la trêve des confiseurs ?

2 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec ces propos, et le lien fait avec Fillon. Comment les gens qui nous gouvernent, pour la plupart passés dans le moule des écoles catholiques, peuvent-ils défendre l'école publique ? Un exemple :
    Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2010, le sénateur UMP Jean-Claude Carle a fait voter par le Sénat un amendement basculant 4 millions d'euros, c'est-à-dire 250 postes, du budget de l'enseignement public vers celui de l'enseignement confessionnel. Ainsi sur les 16.000 postes supprimés en 2011, seulement 10% concernent le privé confessionnel. Or, il scolarise 17% des élèves. Cela signifie que si la parité public-confessionnel avait été respectée, l’enseignement catholique aurait dû rendre 2.720 postes en 2011. La rallonge votée par les sénateurs UMP porte le bonus du privé à 1.337 postes, qui seront supprimés dans le public pour être sauvés dans le privé. Avec l'article 89 de la loi de décentralisation de 2004 et la loi dite Carle sur les écoles privées de 2009, l'enseignement privé a récupéré une rallonge de financements publics locaux, estimée entre 150 et 250 millions d'euros annuels. Ce mécanisme de financement entérine l'absence d'école publique dans 520 communes françaises dotées d'une école confessionnelle dont le financement sera renforcé en vertu de la loi Carle.
    Ceci, et dans le passé d'autres actions tout aussi condamnables dues au PS, sont de sévères entorses au principe de laïcité. Après, faut pas que ces "républicains" viennent s'offusquer des propos tenus par la "Boutique Le Pen Père & Fille" qui, sous prétexte de laïcité, vomit son anti-islamisme : c'est lui offrir des verges pour se faire fouetter...
    JCH

    RépondreSupprimer
  2. M. Roy ne vient-il pas de France Telecom?
    A creuser...

    RépondreSupprimer