lundi 31 mars 2014

Oui, mais...


Jean-Claude Boulard est réélu et, avec lui, 10 membres d'Europe-Écologie-Les Verts. Je pourrais me réjouir d'un tel résultat. Toutefois...
Ce que je retiens surtout de cette dernière séquence électorale, c'est que la gauche n'est plus majoritaire au Mans alors que depuis 1977, première élection de Robert Jarry, maire communiste, le rapport était plutôt proche de 60% pour la gauche et 40% pour la droite. Aujourd'hui : 45,74% pour Jean-Claude Boulard et 54,26% pour la droite et l'extrême droite. Certes, une telle situation mérite de prendre son temps pour bien analyser les causes, mais, à chaud, j'y vois trois raisons essentielles :
1- les conséquences de la politique gouvernementale menée depuis 2012
Le Mans, comme beaucoup d'autres villes de plus de 100 000 habitants, subit les conséquences de la politique gouvernementale catastrophique menée par le Parti Socialiste et Europe-Écologie les Verts. Les électeurs ont ainsi adressé, dans leur vote contre Jean-Claude Boulard, un avertissement solennel à Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et 7è sur la liste ainsi qu'aux deux députées Marietta Karamanli (6è) et Françoise Dubois (10è) qui ont voté toutes les décisions gouvernementales à l'Assemblée Nationale. Mais ces 13% perdus ne sont pas seulement le résultat d'un vote sanction. Il y a aussi des raisons locales.
2- une sanction contre un type de gouvernance locale
Jean-Claude Boulard, dans cette campagne, a tout voulu ramener à lui. Il suffit de regarder affiche officielle, professions de foi, documents de campagne... et se souvenir de la parole trop souvent monopolisée durant la campagne électorale : radio, presse, réunions de quartier, etc. Cette stratégie individualiste reflète ce qu'ont été les six années du mandat précédent : décider de tout et déléguer le moins possible. Donc forcément, cela focalise les mécontentements sur un nom et Jean-Claude Boulard a pu en mesurer toute l'étendue.
3- une défiance de certains militants de gauche et écologistes
Il est certain que le refus de fusion avec le Front de Gauche avec ses 9% a pesé lourd dans la balance. Car, même si le Front de Gauche a appelé à faire barrage à la droite et l'extrême-droite, il est fort probable que ses militants n'ont pas oublié cet épisode et, disons-le comme ça, l'enthousiasme à voter pour Jean-Claude Boulard n'a pas été débordant. De la même façon, certains électeurs de sensibilité écologiste n'ont pas apprécié l'alignement précoce d'Europe-Écologie Les Verts derrière Jean-Claude Boulard et ont préféré rester chez eux.
Certes, le boulet n'est pas passé loin : une dynamique retrouvée à droite suite à la fusion des deux listes avec des électeurs qui avaient voté Front National par dépit au premier tour et qui votent au second tour pour cette « réconciliation » a été tout juste compensée par le vote des absentionnistes du premier tour récupérés par un porte à porte efficace mené par les colistières et les colistiers de Jean-Claude Boulard.
À noter également, que la campagne d'Alain Pigeau centrée essentiellement sur la ville a été, à mon sens, bien meilleure que celle de Christelle Morançais, trop partisane et manquant de hauteur.
Dès aujourd'hui les composantes de liste de Jean-Claude Boulard continuent à négocier les difficiles équilibres dans la répartition des délégations au niveau de la ville mais surtout de Le Mans-Métropole. Ces négociations semblent difficiles tant la poussée de la droite a été forte dans l'agglo : Yvré-l'Éveque, La Chapelle-Saint-Aubin, Aigné, Mulsanne, Saint-Saturnin, Ruaudin, Sargé-lès-Le Mans, Champagné se sont donné des majorités loin d'être de gauche...
Parce que le coup est passé très près, parce que Le Mans doit rester fidèle à ses valeurs de gauche et doit d'engager dans une politique écologique qui ne soit pas de facade, la gauche doit, avant tout, se reconstruire : ce sont les raisons pour lesquelles je resterai attentif à toutes les initiatives qui vont être prises dans ce sens.

6 commentaires:

  1. enfin certains ont trouvé un emploi....

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  2. Certaine, vous voulez dire?

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  3. certaine demandeuse d'emploi a trouvé du travail grâce à une négociation avec le PS malgré sa mauvaise place choisie par son GL..... respect des adhérents?

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  4. Soyez clairs, vous parlez d'Elen Debost, apparatchick en formation accélérée reçue avec les félicitations du jury, non?

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  5. Et vous, qui êtes vous qui avancez masqué ?

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  6. C'est marrant, ces échanges entre anonymes...

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