jeudi 6 mars 2014

Bio dans les cantines : enfin les vraies questions.


Les militants écologistes ne peuvent pas rester insensibles au cri d'alarme lancé par les producteurs bio regroupés dans la S.C.I.C. locale « Le Bio d'Ici ». 


Et ceci pour au moins quatre raisons :
• Les S.C.I.C., Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif, sont des sociétés qui associent producteurs, bénéficiaires et contributeurs pour produire des biens collectifs (ici de la nourriture bio). Elles se situent parfaitement dans l'économie sociale et solidaire, dont nous, écologistes, sommes les ardents défenseurs.
• « Le Bio d'Ici » regroupe des agriculteurs qui se battent pour une agriculture à taille humaine, respectueuse de l'environnement et sans pesticides.
• Elle s'est créée avec pour but le maraîchage et la production locales d'aliments biologiques de qualité pour la restauration collective et, en particulier, les cantines scolaires.
• Cette coopérative s'est créée avec le soutien de l'A.D.A.P.E.I. pour permettre l'insertion de personnes handicapées mentales.
Le projet initial devait voir le jour sur les terres de la Genetière à Allonnes et fournir des légumes bio pour les écoles d'Allonnes, mais les initiateurs du projet avaient été obligés de revoir leur projet après le refus du propriétaire de louer ses terres.
Dans une conférence de presse tenue mardi (c'est ICI), les producteurs ont lancé un cri d'alerte parce que les commandes faites par les collectivités ne correspondent pas aux engagements de celles-ci.
En tant qu'élu écologiste, je me suis senti interpellé par cette phrase : « On constate qu'il y a un énorme fossé entre la motivation des élus, qui votent un pourcentage notamment, et les décideurs au sein de la restauration collective qui ne l'appliquent pas ».
Pendant les six années de mon mandat, je n'ai cessé de me battre pour appliquer ce qu'était notre programme de 2008 : 20 % de produits bio dans les cantines scolaires du Mans. 2014 : nous en sommes là : lentilles, yaourts et crudités. Bien loin de notre objectif... Il est vrai que le maire et les élus du Conseil Municipal pensaient avoir fait le maximum en appliquant une tarification fonction du quotient familial. L'effort consenti par notre collectivité, disaient-ils, ne permettait pas de supporter  le surcoût qu'entrainerait l'introduction des produits bio. Nous, élus Verts, sommes en partie responsables de cette situation pour n'avoir pas eu une démarche plus volontariste avec nos partenaires sur ce sujet.
Pourtant, deux élus Verts participaient à la commission chargée de statuer sur le sujet. Plusieurs fois, ils nous ont affirmé que les producteurs sarthois étaient incapables de fournir les quantités de produits nécessaires à la restauration des écoliers manceaux. Propos aujourd'hui démentis par les producteurs...
Plus tard, ils changeront leur fusil d'épaule en affirmant que les procédures d'appel d'offres ne permettaient pas de privilégier une nourriture bio locale. Question simple : comment ont fait alors les autres collectivités ? Saint-Étienne, ville un peu plus grande que Le Mans, en est déjà à 100 % de bio  dans les cantines et d'autres villes s'y sont mis (la liste est ).
Aujourd'hui, les propositions écologistes ont été noyées dans les propositions socialistes de la liste « Le Mans pour Tous » et j'ai eu beau feuilleter les 24 pages du programme reçu dans ma boîte aux lettres, je n'ai rien trouvé sur la question de la nourriture bio.
Étonné par ce silence, le GAB 72 (Groupe des Agriculteurs Bio) a donc décidé d'envoyer aux différentes listes de candidats cinq questions :
1- À quel pourcentage de bio comptez-vous arriver en 2020 dans la restauration collective ?
2- Est-ce que Le Mans peut se retrouver en Ligue 1 de la bio ? (la métaphore footballistique... bof !)
3- Où sera la ceinture nourricière du Mans ? Et quels emplois ?
4- Comment tisser des solidarités avec les habitants à travers l'agriculture biologique ?
5- Est-ce que la ville est prête à s'engager financièrement dans une action d edéveloppement des produits bio ?
J'attends impatiemment leurs réponses.

1 commentaire:

  1. Une réponse d'Élisabeth Marti, membre de la liste d'Alain Pigeauu, dont je ne partage les options politiques et parvenue sur mon compte Facebook :
    "J'ai vécu ça de l'intérieur: des agents de bonne volonté, mais un adjoint frileux et des conseillers verts dedans mais impuissants dehors ! Des décisions reportées de réunion en réunion, de frustration en frustration, de parlottes en parlottes. . .
    Nous avons répondu au questionnaire. Avec une vraie volonté politique, les 20% sont atteignables. Chiche !"

    RépondreSupprimer