jeudi 10 mai 2012

Urnes électroniques : le mauvais procès...


Lundi 30 avril, Ouest-France, avec titre en première page, relatait les « erreurs des machines à voter  ».  Un électeur bien connu pour sa farouche opposition aux urnes électroniques dénonçait, en effet, des écarts conséquents entre les listes d'émargement et les votes enregistrés par les machines électroniques.
À la suite de cet article, beaucoup de présidents de bureaux de vote m'ont interpellé en tant que responsable des élections et donc, de ces machines à voter et il ne s'est pas passé une journée depuis, sans que je sois interpellé par téléphone ou par mail sur le sujet.
Ceux qui me connaissent savent que je n'ai jamais été un farouche partisan de ces machines mais la réalité est là : il a été dépensé plus de 600 000€ pour les acquérir. J'en ai « hérité » dans ma délégation et, avec le service élections, nous nous devons donc d'en assurer un fonctionnement correct.
Pas convaincu hier, je peux affirmer aujourd'hui d'abord le parfait fonctionnement de ces urnes électroniques et la régularité du scrutin issu de ces machines. Je tiens à rappeler ici que tous les partis participant aux différentes élections sont invités systématiquement à vérifier leur fonctionnement.
Alors d'où peuvent provenir les erreurs ? 
Ce ne  sont que des erreurs humaines.
En effet, l'erreur est vite arrivée. Non pas que l'opération de vote soit difficile : vérification de l'identité du votant, ouverture de l'urne, vote et émargement sont des opérations qui s'enchaînent simplement.
Mais des petits grains de sable peuvent survenir qui vous font commettre une inattention : rappel de la loi à des parents ou des proches trop zélés qui veulent « accompagner » un électeur, vote par procuration où un électeur doit passer deux fois et émarger deux fois, émargement au mauvais endroit, mauvais comptage des émargements à la fin du vote (une grosse erreur signalée par le quotidien a été ainsi retrouvée)... Être président d'un bureau de vote demande une attention soutenue et constante : dix heures, c'est long... Donc ne jetons pas la pierre ! Mais l'erreur provient de l'homme, pas de la machine.
Je regrette donc que la communication qui a été faite à ce niveau dans la presse n'ait pas été axée essentiellement sur ce thème... au contraire, on a laissé planer un doute, ce qui a entrainé ce discrédit sur les urnes électroniques.
Mais pouvait-il en être autrement puisque, malgré ma délégation, je n'ai été informé du problème que par la presse ? Ne pas avoir été prévenu d'une part et prendre connaissance a posteriori de cette communication pour le moins catastrophique, me laisse un profond goût d'amertume. 
Le discrédit a été porté sur les urnes électroniques et aujourd'hui, c'est, en grande partie à moi de supporter les critiques et paradoxalement de défendre ces machines. Chercher l'erreur...

1 commentaire:

  1. Il ne faut pas dramatiser. Certes, un citoyen a utilisé ces erreurs pour prétendre que les machines à voter n'étaient pas fiables, mais il faut faire confiance aux électeurs qui ont certainement vu le côté pratique.

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