Retiens la nuit...

Samedi soir, ou plutôt dimanche matin, je fais partie des 6 élus qui, à l'initiative de Christophe Counil, adjoint chargé des problèmes de tranquillité, ont décidé de « sacrifier » leur nuit pour déambuler dans les rues du Mans afin de mieux se rendre compte des problèmes la vie nocturne mancelle.

Le 17 juin dernier (c'est ICI), lors de notre première sortie, nous avions fini notre sortie assez tôt. Samedi, nous avions décidé, au contraire, de savoir ce qui se passait plus tard dans la nuit. Et donc, entre 1h30 et 4h, heure à laquelle j'ai abandonné mes collègues, nous avons marché dans les rues à problèmes. Trois constatations majeures :

• Le problème majeur est celui du tabac. Peu d'établissements de nuit ont aménagé des fumoirs. Les fumeuses et les fumeurs se retrouvent donc à l'extérieur, souvent le verre à la main, discutent et deviennent assez vite gênants pour le voisinage. Chose constatée aussi place d'Alger : les fumoirs deviennent vite saturés (inouï), on ouvre donc les portes et la musique se répand à l'extérieur.
• Autre problème : l'alcool. Je suis plutôt surpris par le peu de personnes ivres rencontrées. Est-il encore trop tôt ? Mais, par rapport au 17 juin, le nombre de personnes verre à la main dans la rue a également diminué. Conséquence de la nuit fraîche ?

• Troisième constatation : l'absence de la police. Pendant notre longue marche de 2h30, nous n'avons vu aucun policier ! Hormis celles et ceux que nous avons rencontrés lors de notre passage au commissariat quand nous avons été reçus par le commissaire de permanence. Là, nous avons rencontré aussi la doctoresse de permanence dont la vacation est financée par notre collectivité. Son rôle est d'assurer une visite médicale aux personnes placées en cellules de dégrisement afin d'éviter la mobilisation de deux policiers qui devraient les amener à l'hôpital pour faire cette visite.

Encore faudrait-il retrouver ces fonctionnaires sur le terrain !
Nous avons donc constaté les effets dévastateurs de la suppression des postes de fonctionnaires. Le commissaire se doit de jongler avec des effectifs insuffisants. Et ce n'est pas anodin que vendredi, lors de leur manifestation, les syndicats de policiers faisaient état d'un manque de 15 postes sur le commissariat du Mans.
Nous aurons encore droit sûrement au couplet habituel de l'élue UMP présente qui réclamera et vidéo-surveillance et police municipale. Mais la vérité est autre : le commissariat du Mans subit de plein fouet les conséquences de la politique de François Fillon et Nicolas Sarkozy


Nuit courte, mais dimanche après-midi, je reprends du service pour me mêler aux différentes animations de « Le Mans voyage dans le Monde » le long de ligne du tram. Saint-Martin, Gare, République, La Fayette, Monde et Université  : nous y sommes attendus par les Mancelles et les Manceaux « qui sont nés quelque part ! ».

Ce n'est pas la grosse foule, mais comme tous les nouveaux évènements, il faut que les choses se mettent en place. Atmosphère musicale et joyeuse à Lafayette où la fanfare de Sainte-Corneille va mêler ses notes au groupe de musique antillaise. Atmosphère un peu plus solitaire des femmes comoriennes à l'Université.... mais nos échanges gastronomiques autour des épices ont largement contribué à réchauffer l'atmosphère. Bref, une expérience à renouveler pour réaffirmer que Le Mans est une ville du Monde et une ville solidaire.