vendredi 11 novembre 2011

Vidéo-surveillance : quelques vérités...


La date du débat sur la vidéo-surveillance se rapproche : conseil municipal du 1er ou 14 décembre ? Nous n'en savons toujours rien !
Europe Écologie Les Verts m'a invité le mardi 15 au soir (voir affiche ci-dessous) à partager la tribune avec Noë Leblanc, journaliste dont les articles sur la vidéo-surveillance font référence (c'est ICI) et Émilie Théroin, adjoint au maire Verte d'Amiens chargée des problèmes de tranquillité (c'est ). J'avais d'ailleurs rencontré Émilie aux journées d'été d'Europe Écologie Les Verts de Clermont-Ferrand cet été et nous avions pu échanger sur les situations respectives de nos deux villes.
Nos deux villes sont comparables en terme d'habitants. Mais Amiens a changé de majorité lors des dernières municipales : l'ancien ministre Gilles de Robien a été battu par une liste de gauche dont faisait partie Émilie. Émilie a donc hérité de 48 caméras de vidéo-surveillance. Il était prévu de doubler ce potentiel pour 1,3 million d'euros. Émilie a préféré arrêter cette gabegie et demander un audit sur l'efficience des 48 premières... à la société Althing, celle-là même qui a réalisé l'étude préalable de caméras dans notre ville. Son témoignage sera donc très intéressant.
La Cour des Comptes vient récemment d'épingler sérieusement les installations de vidéo-surveillance. Elle a constaté que les dépenses étaient énormes par rapport aux taux d'élucidation effectif. Le prix moyen d'une caméra installée est 36 400 €. Le taux d'élucidation est de 3 %, c'est à dire que pour 100 actes délictueux, seulement 3 ont été résolus grâce aux caméras. Ce chiffre est d'ailleurs confirmé par un rapport de Scotland Yard à Londres qui a parlé de « fiasco total » alors que la ville possède 1 caméra pour 14 habitants et où vous êtes filmé systématiquement 1 fois toutes les 30 secondes. (C'est ICI).
Le coût des 14 caméras prévues par le rapport Althing qui a donc fait l'étude préalable pour notre ville sera donc de 500 000 € en investissement auxquels il faudra rajouter les frais de fonctionnement : 12 % de maintenance par an : 60 000 € + les salaires des agents affectés au fonctionnement de ces caméras : 100 000 € minimum.
Soit une somme de 660 000 € pour l'année de mise en fonctionnement, pour un système qui se contentera d'enregistrer les images sans les visualiser en temps réel et dont l'efficacité est mise en doute dans... le même rapport Althing ! Je crains donc que nous ne dépassions largement cette somme et que nous soyons plus proches du chiffre avancé par Amiens, soit 1,3 million d'euros.
On voudrait que la position des élus Verts soit une position idéologique. Elle est, bien au contraire, pragmatique et soucieuse des deniers publics, surtout en cette période de crise.
Hormis les commerçants du quartier rue du Docteur Leroy-Place d'Alger-Rue du Port, bien conditionnés par le discours des élues UMP, qui sont pour cette solution, la plupart des personnes que je rencontre dans les quartiers veulent, au contraire, un renforcement de la présence humaine et plébiscitent nos agents de tranquillité.
J'ai toujours soutenu la création de ce service aujourd'hui fort de 65 agents. Je crois que c'est dans ce sens que nous devons poursuivre notre démarche en :
• incluant les gardes urbains dans ce service. Mesure partagée par une grande majorité d'élus mais bloquée, semble-t-il, par un chef de service. Les stationnements interdits, par exemple, qu'ils verbalisent sont aussi des incivilités qui sont tout aussi insupportables...
• augmentant les effectifs dans la mesure de nos moyens : je préfère voir investir les coûts de fonctionnement de la vidéo-surveillance dans le salaire d'agents de tranquillité supplémentaires. J'étais récemment avec le maire à réclamer au directeur régional de la SNCF le maintien des guichets à la Gare-Sud, là où les machines ont malheureusement remplacé les hommes... Je n'ai pas changé d'avis.
• proposant une formation plus poussée de nos agents de tranquillité. Les cas à traiter sont parfois difficiles et il est important que nos agents y soient préparés.
• répartissant les agents de tranquillité sur des secteurs correspondant aux six territoires des Conseils de Quartier. Il me semble essentiel que les deux structures se connaissent et puissent échanger. 



1 commentaire:

  1. Yves, il est dommage de vouloir dire la vérité et multipliant les contre-vérités. Depuis, l'ouverture du dossier, il n'est question que d'une vidéosurveillance de nuit sans visionnage en direct des images. A aucun moment, il n'a été envisagé de mettre en oeuvre une télésurveillance comme à Amiens ou Londres. Par ailleurs, les coûts ne sont pas ceux que tu annonces : 275 068 € HT en investissement avec une aide de l'État pouvant aller de 20 à 50%. Pas de charge de personnel, puisqu'il, n'y a pas de visionnage en direct. Coût d'entretien autour 8 000 € par an. Nous sommes loin des 500 000 € annoncés par la collectivité.
    Amicalement.
    Christophe COUNIL

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