jeudi 20 mars 2014

En guise de bilan... (1)


Voici venu le temps des bilans. Je considère qu’en démocratie, il est nécessaire de rendre des comptes car une élection est faite sur la base d’un programme. Adjoint au maire délégué à la démocratie participative et aux conseils de quartiers, voici donc mon bilan sur ce sujet.
La démocratie participative s’est traduite par deux types d’actions : la gestion des Conseils de Quartiers et les visites de quartiers.
• Visites de quartiers
J’ai préparé une soixantaine de visites de quartier sur la mandature à raison d’une dizaine par an. Au départ, l’idée me semblait intéressante : faire une balade dans les quartiers pour y découvrir les problèmes de proximité avec les habitants, essayer de trouver des remèdes avec les élus présents et la cellule de proximité et finir la visite par un échange avec la population sur les problèmes rencontrés. Les visites sont devenues trop vite les « visites du maire » où celui-ci est pratiquement seul à répondre. Les échanges avec la population sont devenus trop souvent des one-man-shows où les élus sont trop souvent conduits à faire tapisserie.  Il faut maintenir ces visites , mais en les faisant évoluer vers la formule  « les élus à la rencontre d’un quartier »
• Les conseils de quartiers
Les six conseils de quartiers ont eu, dans ce mandat, un fonctionnement très disparate.  Les Conseils de Quartiers Centre et Nord-Est (Maillets-Bellevue) ont bien fonctionné, je n’en dirai pas autant des Conseils de Quartier Est (Sablons) et Sud-Ouest (Heuzé-Pavoine). Ceux du Nord-Ouest (Chasse Royale - Fac) et Sud-Est (Ronceray-Vauguyon),  ont eu un fonctionnement régulier.
• Un mauvais découpage
Plusieurs raisons à cela : d’abord un mauvais découpage. Le découpage choisi recouvre à peu de choses près celui des cantons dont les conseillers généraux (hormis celui du centre) sont socialistes et eux-mêmes conseillers municipaux, voire adjoints. Ce sont des territoires gardés : C. Counil (Sud-Est), J. Pédoya (Est), V. Rivron (centre), C. N’Kaloulou (Nord-Ouest) et N. Heuzé (Sud-Ouest).  Seul le Conseil de Quartier Nord-Est (secteur de C. Rouillon et J.M. Geveaux) échappe à cette pression et comme, par hasard, c’est celui qui fonctionne le mieux avec une présidente présente et dynamique.
C. Counil, en organisant ses propres visites de quartiers et des réunions concurrentes avec son conseil cantonal, a court-circuité complètement le fonctionnement de celui du Sud-Est.
• Le non-renouvellement des bureaux
Deuxième raison : le manque de renouvellement des bureaux des Conseils de Quartiers. J’en suis partiellement responsable. En acceptant, en effet, la proposition du maire de faire coïncider le prochain renouvellement et les élections municipales 2014, je me suis privé de la dynamique qui se crée lors des élections et de la constitution de nouvelles équipes. Il est vrai que j’avais été échaudé par le départ soudain du président du Conseil de Quartier Sud-Ouest et la vacance difficilement comblée du poste de président. 
La composition des bureaux des conseils de quartiers influe beaucoup sur leur mode de fonctionnement. En imposant, en effet, un rythme de réunions, en interpellant les élus, en sollicitant leurs commissions, ils sont des rouages essentiels du fonctionnement de ces Conseils.
• Un manque d’écoute
Troisième raison, ils ne sont pas les interfaces qu’ils devraient être entre l’équipe municipale et la population. Au départ, les Conseils de Quartiers doivent d’une part, recevoir l’information des choix stratégiques des élus, mais également faire des propositions à l’équipe municipale. Durant ce mandat, trop souvent, les échanges n’ont fonctionné qu’à sens unique : de l’équipe municipale vers les Conseils. Les différentes propositions des Conseils de Quartiers n’ont pas été écoutées ou alors repoussées aux calendes grecques. Cette attitude a provoqué une certaine désaffection des Mancelles et des Manceaux envers ces organismes qui auraient dû être le fer de lance de la démocratie participative. 
Exemples significatifs : l’aménagement de la place Tristan-Bernard (NE), la passerelle de la Madeleine (NO), l’aménagement de la place d’Alger (Centre), l’aménagement d’une voie cyclable le long du canal et de la Sarthe (SO), l’aménagement de la place des Sablons et de son marché (Est) et l’aménagement de l’avenue Jean-Mac. Sur tous ces projets, les conseils de quartier ont travaillé énormément, et n’ont pas vu leurs propositions aboutir.
• Les  points positifs
Toutefois, des dossiers ont été traités positivement : l’aménagement de la rue de Degré et plus récemment la mise en place des nouvelles collectes, par exemple. Dans un premier temps, l’équipe municipale et les services de la ville sont venus exposer le projet. Puis, il a été laissé du temps au Conseil de Quartier pour examiner ces propositions. Ensuite, l’équipe municipale et les services ont recueilli les propositions du conseil de quartier. Enfin, la proposition définitive a été exposée, en expliquant pourquoi certaines options avaient été retenues et d’autres rejetées.
Ce type de fonctionnement devrait être la règle. On est encore loin du fonctionnement de l’équipe de Brest où, sur chaque projet, l’avis du conseil de quartier compétent est joint à toute délibération du conseil municipal !
La création des conseils de quartiers semble donc plus avoir répondu à une obligation de la loi de 2002, qu’à une volonté réelle de faire participer les habitants à la vie de leur ville. Je pense que toute leur organisation est à revoir. Les bureaux, comme les présidents, devraient être élus parmi les membres et non imposés par les partis politiques. Il faut savoir que, lors de leur mise en place, les partis de la majorité municipale (hormis les Verts qui ont refusé cette disposition) se sont partagé le gâteau !
Cette volonté de ne pas investir dans la démocratie participative et les conseils de quartiers s’est traduite également dans la gestion des personnels. Malgré la soi-disant charte de fonctionnement qui stipulait qu’un service municipal ne pouvait pas être à cheval sur plusieurs délégations, ma délégation a fonctionné avec une secrétaire à plein temps et un chargé de mission  à la disposition de trois élus en charge de trois délégations différentes. Malgré une certaine pression de ma part lors du changement du directeur de la solidarité urbaine, jamais il ne m’a pas été possible de faire évoluer la situation.

À suivre...

2 commentaires:

  1. ben dis donc amer déçu ou trompé?

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  2. Votre bilan arrive un peu tard. Il paraît sincère et votre analyse est très juste. Je suis cependant étonné de votre étonnement vis-à-vis du maire sortant: pour lui, la démocratie territoriale est un gros mot. Donc oui, sans obligation légale, pas de conseils de quartiers. Aujourd'hui, vos ex-collègues d'EELV présents sur la liste LMPT sont tout sourire: dans quelques heures ou jours, ils seront élus. Mais -si leur objectif ne se résume pas qu'à avoir un poste- ils vont bien vite déchanter. L'avoir rallié dès avant le premier tour, sans réelle discussion, est une faute politique qu'ils vont payer cher (excepté si leur seul objectif est d'avoir un poste). Où est l'écologie dans le programme? "Faire du Mans une ville de référence dans la lutte contre le changement climatique": mais quel sketch!! Il faudrait déjà rattraper le retard par rapport aux autres grandes villes... Une ville de référence, peut-être au seul niveau de la Sarthe alors...

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