Pesage : mes réponses

Ma chronique sur le déplacement du pesage des 24 heures au parking rouge m'a valu un grand nombre de réactions. Mon blog n'avait jamais connu autant de connexions et de réactions passionnées. Ce que j'y ai exprimé était mon point de vue personnel. Une voix dans celle de la majorité municipale. Point. Je n'ai pas la prétention de représenter quelque opposition ou même encore la voix des élus écolos de cette majorité. Notre maire l'a lui-même reconnu, jeudi soir pendant le conseil municipal, lors de l'interrogation d'une élue de l'opposition UMP. Faire entendre une petite musique différente sur un tel sujet ne le gênait pas. Toutefois, à entendre certains de mes collègues, j'ai eu l'impression que j'avais soulevé un vrai débat.

Je réponds donc à tous en quatre points que j'ai pu sérier tant sur mon blog qu'en conseil municipal jeudi soir.

1 - Le lieu du pesage.

Au moment du prochain pesage, notre ville sera déjà sens dessus-dessous avec les travaux de la seconde ligne de tram. Toutes les Mancelles et les Manceaux vont subir les désagréments de ces travaux. Les forains, même si ce n'était pas de gaieté de cœur, ont déménagé. On apprenait également, hier soir pendant le conseil municipal, que la parade «Le Mans fait son Cirque » n'aurait pas de final cette année faute de lieu. 
Alors pourquoi le pesage des 24 heures ferait-il exception ? Il est dit qu'il est essentiel qu'il reste au « centre » du Mans. Il me semble que le centre  « géographique »  du Mans, n'en déplaise à l'élue UMP, est la « lune de Pontlieue ». Et encore mieux que le parking rouge, quelqu'un a fait la proposition (avec laquelle je suis tout à fait d'accord) que le pesage se tienne Place Henri Vaillant (Marché de Pontlieue). Le lieu est admirablement desservi par le tram. Pourquoi les commerçants d'une part et les habitants des Sablons et des quartiers Sud d'autre part, ne pourraient-ils profiter, eux-aussi, de cette animation ? La ville du Mans ne s'arrête pas à la République et aux Jacobins. Autre interrogation également : pourquoi le lieu ne serait-il pas différent chaque année, permettant à toutes les Mancelles et Manceaux de profiter de cette animation « incontournable » ?
2- Les Verts et l'autophobie.
Il serait temps d'arrêter les clichés. 95 % des Verts que je connais possèdent un véhicule. Moi, le premier ! Mais une ville, c'est aussi les piétons, les cyclistes, les transports en commun et nous, Verts, voulons que l'on en tienne compte dans l'aménagement futur de notre cité ! L'automobile, bien sûr, doit avoir sa place, mais pas plus que sa place. C'est une des raisons pour lesquelles nous nous battons pour des transports en commun accessibles à tous ainsi que pour les transports doux. Nous savons, en effet, que le prix des carburants ne cessera d'augmenter parce que la ressource pétrolifère n'est pas une ressource infinie (pour en savoir plus, c'est ICI).
Pour mes déplacements, comme je n'ai rien à cacher, j'ai choisi personnellement le vélo à assistance électrique (2600 km durant l'année 2011), le Pass Liberté de la SETRAM (c'est LÀ) et quand j'ai besoin de mon véhicule, une Prius qui vient de fêter ses sept ans !
3 - Les Manceaux et les 24 heures
Il serait imbécile, et je ne m'y risquerai pas, de nier que les 24 heures ont largement contribué à la notoriété de notre ville dans le monde. Tout aussi imbécile de nier l'apport économique que peuvent apporter les 24 heures à notre cité, même si je nuance cette position. Les 24 heures coûtent également ! Pas plus tard qu'hier, la ville, par exemple, mettait 100 000 € dans l'organisation des 24 heures motos. Que dire aussi de la réfection de la ligne droite des Hunaudières réalisée l'an dernier pour le joli coût de 800 000 € (c'est ICI) financés par le syndicat mixte des 24 heures (50 % Conseil général, 25 % Région, 15 % Le Mans Métropole et 10 % ville).
Comme on le voit, les impôts des Mancelles et des Manceaux financent beaucoup par l'intermédiaire de ce syndicat mixte et pourtant, combien d'entre elles et d'entre eux peuvent s'offrir une place au circuit à 69 € dont une grande partie va tomber dans les caisses de l'ACO ? À ce prix-là, je ne pense pas que ce soit la « fête » de toutes les Mancelles et de tous les Manceaux ! Je ne cesserai de le répéter.
4 - Les 24 heures et l'innovation technologique
C'est un autre argument donné par les ardents défenseurs des 24 heures « S'il n'y avait pas eu les 24 heures, nous n'aurions pas les freins à disque ou les phares à iode ! ». C'est peut-être la vérité, mais je suis persuadé que ces avancées technologiques seraient apparues tôt ou tard. D'ailleurs, comment expliquer que cette année, vont apparaître dans la course deux voitures hybrides alors que cette technologie s'est popularisée en 1997 ? Si l'organisation avait réellement voulu être à la pointe de l'innovation, elle n'aurait pas supprimé le classement à l'indice de performance qui privilégiait le ratio distance parcourue/consommation. Je crains que la présence de voitures hybrides ne soit un alibi pour mieux faire passer les « monstres » Audi qui consomment allègrement leurs 40 litres au 100 km !
J'ai bien conscience qu'être manceau sans être le chantre des 24 heures est un peu iconoclaste. De toute façon, les 24 heures sont là. Je fais avec. Mais je réaffirme aussi avec force que notre ville a changé et que l'automobile qui avait fait sa force a perdu de son importance et de son influence. Le Mans a de nombreuses autres cartes à jouer.