lundi 29 novembre 2010

Si on m'avait dit...



Dure reprise ce matin... Je me retrouve dans le froid du Cimetière de l'Ouest pour la procédure de reprise des concessions perpétuelles. 
Le Cimetière de l'Ouest abrite, en effet, un carré complet de concessions perpétuelles dont les premières datent de 1839. Un nombre impressionnant de monuments est laissé à l'abandon, et tombe en ruines, présentant un réel danger pour les visiteurs. Notre collectivité a donc entamé cette longue procédure de reprise de ces concessions « abandonnées ».
La difficulté réside dans cette notion d'abandon. Aussi, la procédure légale dure trois ans et toutes les procédures sont prises afin de savoir s'il y a réellement désuétude.
Aujourd'hui, nous en sommes à ré-examiner l'éventuelle évolution durant ces trois ans sur les concessions que nous souhaitons reprendre. Examen donc de 300 tombes entre ce matin et cet après-midi dans un froid glacial...
Et en rentrant ce soir en vélo, je m'interrogeais sur la finalité « politique » de ma journée... Moi qui pensait avoir été élu pour faire avancer, entre autres, le développement durable dans ma ville.
Mais c'est vrai que nous avions tellement râlé sur le fait que nous étaient confiés trop souvent les problèmes d'environnement... Me voilà servi !
En plus des trois jours que je vais passer dans le Cimetière de l'Ouest, il me faudra y retourner avec les amoureux du patrimoine qui souhaitent, eux, conserver certains monuments. Je pense, entre autres, à ma copine Verte Sylvie, amoureuse de musiques anciennes et de danses, qui m'a fait jurer de conserver celui de Charles Blin, maître de chœur de la cathédrale du Mans. Et comme par hasard, notre « cher » Charles s'est rappelé à mon souvenir cet après-midi...

6 commentaires:

  1. Sylvie GRANGER (Le Mans)29 novembre 2010 à 19:31

    Oui, merci à Yves Ollivier de suivre avec attention le devenir de ce monument funéraire exceptionnel. Certainement Charles Blin, qui était prêtre, n'a plus de descendants de ses éventuels neveux et nièces et plus personne n'entretient sa tombe depuis longtemps. Mais nous, mélomanes du XXIe siècle, pouvons nous considérer comme ses "descendants" virtuels : en effet,il a joué un rôle important dans la vie culturelle passée de notre ville. Même s'il a vécu à un moment (le XIXe siècle) où la musique d'Église commençait à perdre sérieusement la prééminence qui avait été la sienne aux siècles antérieurs, malgré tout il a été une des personnalités musicales de la ville du Mans, composant des oeuvres, messes et cantiques, formant à la musique et faisant chanter des centaines d'enfants et d'amateurs. Et puis il fait partie de ces destins que j'aime bien : né dans un milieu tout à fait modeste, puis ayant trouvé sa place dans la société grâce à la musique... Bref, à défaut de développement durable, on pourrait dire que remettre Charles Blin un peu en lumière, et présentement sauvegarder sa pierre tombale, cela correspond du moins à une démarche de justice : oui, il s'agit là de rendre justice à l'un de nos humbles concitoyens méconnus du passé…
    Merci monsieur l'adjoint Vert aux tombes et cimetières.
    Sylvie Granger (Université du Maine)

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  2. Bravo pour ces travaux!!!

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  3. Merci de vous préoccuper du sort du magnifique monument funéraire de Charles Blin. A partir de 1844, cet homme a eu le mérite de préparer, à la cathédrale du Mans, le renouveau de la "vraie" musique religieuse tombée en décadence depuis bien des années. De part sa fonction comme maître de chapelle, il composait des oeuvres remarquables. Venez donc écouter l'un de ses Motets dimanche 5 décembre 2010 à l'église Notre-Dame du Pré entre 11 h et 12 h. Vous aurez là un assez bel aperçu des qualités musicales indéniables de ce compositeur.

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  4. Nous sommes impatients d'entendre cette vraie musique !

    Paul C.

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  5. Un peu tardivement, ceci :

    La tombe de C.-J Blin est intéressante à bien des égards:
    Elle est d'abord originale par sa situation dans le cimetière d'alors et son style (par ex. par rapport aux stèles funéraires des contemporains musiciens ayant servi l'église).
    Bien qu' assez sobre, en elle-même, elle attire regard et questionnement. Sa composition ,la représentation de la musique par l'instrument , l'écriture musicale médiane, la qualité et le contenu de l'épitaphe, concourent à désigner une oeuvre digne de sauvegarde.

    Par ailleurs, Charles Blin , qui mit principalemet ses compétences au service du chant et de la musique d'Eglise, fut aussi -le sait-on- un homme simple et aimable , apprécié hors églises et chapelles.

    Inséré dans sa ville.
    Charles enseigna un temps la musique au Collège. Plus tard, il donna des cours, ouverts aux amateurs, dans une salle mise à sa disposition par la municipalité. Il fut également un des instrumentistes de la musique municipale du Mans.
    Sait-on encore, que la pierre funéraire devant laquelle nous nous arrêtons, est le fruit d'une souscription ouverte à sa mort ?

    Musicien à l'église et musicien de la cité...

    Françoise Noblat-Billaud

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  6. Avec tout ce que vous me racontez, difficile de résister à ce Charles Blin que, pourtant, internet ne connait pas...
    Alors pourquoi ne pas le faire connaître au monde entier. Il existe sur internet une encyclopédie mondiale et contributive : wikipedia. Chacun peut y amener sa pierre : qu'attendez-vous ?
    Quant à sa stèle, ne vous inquiétez pas, je veille !

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