vendredi 6 septembre 2019

Non à la destruction du parc Saint-Aldric



Les faits

Le diocèse du Mans décide de déménager les prêtres de la maison de retraite située rue d’Isaac et mettre les bâtiments et le parc attenant en vente.
La société Bouygues se met sur les rangs, achète la maison de retraite pour y construire 47 logements (1ère tranche) et jette son dévolu sur le parc de 1,2ha pour lequel elle aurait signé un compromis de vente.
Pourquoi un compromis ? Parce que le parc est protégé par le PLU actuel (zone boisée protégée) et n’est donc pas constructible.
Il ne peut le devenir qu’avec une modification du PLU. C’est ce qui est proposé dans le cadre de la mise en place  du nouveau PLU intercommunautaire (PLUi), sujet à enquête publique jusqu’au 30 septembre 2019.
Si ce nouveau PLUi était mis en place, le compromis signé par Bouygues deviendrait évidemment vente et Bouygues pourrait se lancer dans la construction de 90 logements (2ème tranche), qui ne pourrait se faire qu’en abattant un nombre conséquent d’arbres.

Les arguments de la mairie

La mairie avance dans son argumentation que la ville ne peut plus s’étendre en surface et qu’il faut densifier le tissu urbain en remplissant « les dents creuses ».
Sauf qu’elle a oublié que le quartier Nord-Est de la ville s’est sérieusement densifié ces dernières années.
Faut-il rappeler le projet « Les jardins de la Bruyère » qui a remplacé l’ancienne clinique Saint-Cosme Saint-Damien (250 logements plus les maisons individuelles) ? Faut-il rappeler le cours Saint-Damien construit également sur un terrain du diocèse ? Et les Florentines et ses logements étudiants ? Et les immeubles élevés au 82 rue d’Isaac ou route de Bonnétable après destruction de maisons individuelles remarquables ?
Et avec quelle mixité sociale ? Les appartements de la 1ère tranche voulue par Bouygues se vendent mal (en septembre 2019, 18 appartements sur 47 n’étaient pas vendus) parce que trop chers. Bouygues a baissé le prix du m2, puis a offert une cuisine aménagée, puis les frais de notaire…
Que dire également du taux de vacance qui s’élève au Mans, d’après l’INSEE, à 9,7% en 2016 soit 8000 logements. Il pourrait donc y avoir 3000 logements à réoccuper avant de d’en construire des nouveaux.

Les arguments des riverains

1-Le parc boisé Saint-Aldric, protégé par le PLU actuel, est le poumon vert du quartier.
Récemment le maire, Stéphane Le Foll, déclarait à la radio locale France Bleu Maine : « Par le verdissement, on essaye à chaque fois qu'on fait un projet de réaménagement urbain, de mettre des arbres. Il y a des parkings, par exemple à Pontlieue, il va falloir qu’on mettre des arbres avec des houppiers, c'est à dire la partie haute de l'arbre qui puisse faire de l'ombre. » Pourquoi alors laisser abattre des arbres existants centenaires pour en replanter d’autres ?
Le besoin d’arbres dans les quartiers s’est fait brusquement ressentir lors de l’épisode caniculaire de l’été 2019. Les enfants d’une école primaire proche se sont réfugiés certains après-midis sous les arbres du parc Saint-Aldric pour y chercher la fraîcheur.
Ce parc est un élément patrimonial et de santé de notre quartier. Il ne peut donc pas être détruit ou dénaturé.
2- L’augmentation de la circulation due aux 150 nouveaux logements dont la seule issue se fera rue d’Isaac posera rapidement problème. En, effet, la circulation à double sens rue d’Isaac est difficile car le croisement est très problématique devant le parc Verdigné (1 seul passage possible).
3- Le réseau d’assainissement du quartier est-il adapté à 150 logements supplémentaires ? Le problème de relents dans le quartier est souvent évoqué.
4- La liaison douce pouvant desservir les futurs logements, évoquée dans le nouveau PLUi n’est pas la propriété de la ville, mais celle de 3 propriétaires privés.

Les souhaits des riverains

Cette soi-disant densification semble, n’être, au plan local, qu’une opération juteuse au seul bénéfice du constructeur Bouygues.
Si la première tranche qui conduit à remplacer l’ancienne maison de retraite par un immeuble d’à-peu-près la même dimension est peu contestable, la modification du PLU déclassant l’espace boisé protégé du parc Saint-Aldric est absolument incompréhensible.
Les deux grands parcs du quartier Nord-Est Verdigné et Banjan sont devenus parcs publics après que la ville du Mans a fait préemption sur deux anciens terrains privés. Elle doit donc en faire de même sur ce parc et l’ouvrir à tous. C’est possible !

mercredi 8 mars 2017

Le pommé de papy

Beaucoup de personnes, via facebook, m'ont demandé la recette de ce ce gâteau qui est plutôt en réalité une tourte aux pommes. En fait, c'est l'adaptation de plusieurs recettes que j'ai pu tester et dont j'ai gardé les miscellanées.

Les ingrédients : 2 rouleaux de pâte feuilletée (il y a bien longtemps  que je ne la fabrique plus), 10 pommes, 100 grammes de sucre et 100 grammes de beurre, 2 œufs pour la "dorure". Si c'est bio, ce n'est pas plus mal, c'est même mieux !
Le choix des pommes est important : si vous préférez la tendance compote à l'intérieur, choisissez des canada ou des boskoop ou belle de boskoop ; si vous préférez des petits morceaux de pommes fondants, choisissez plutôt la tendance reinette. Sur la photo, ce sont des reinettes d'Armorique.



Épluchez les pommes, coupez les en 4, puis ces 4 morceaux en deux, puis en 4 ou 5 morceaux ensuite :


Mettre ces 400 morceaux (ben oui... 10 x 4 x 2 x 5) dans une sauteuse (moi j'utilise un wok, bien pratique), rajouter les 100 grammes de sucre et les 100 grammes de beurre coupés en lamelles et "touillez" !


Mettre sur feu vif et laissez les pommes rendre leur jus. Les pommes s'affaissent, commencent à se colorer et caraméliser : laisser faire mais... en contrôlant. À la fin de cette première cuisson, les pommes ne doivent plus rendre de jus (cela "mangerait" votre pâte feuilletée).


Pendant la cuisson des pommes, vous avez, bien sûr, abaissé votre premier rouleau de pâte feuilletée dans un plat à tarte (de 26 cm de mémoire...).



Bien laisser refroidir vos pommes (une bonne demi-heure : ça vous laisse le temps de goûter une bonne bolée de cidre de mon pays natal, chez Éric Baron, domaine de Kervéguen ou un p'tit calva...) avant de les étaler sur votre pâte feuilletée :


Arrive le moins facile : effectuer un retournement du deuxième rouleau de pâte feuilletée pour fermer la tourte.



Évidemment, ça déborde de partout : pas grave. Vos ciseaux de cuisine sont là pour ajuster :



Délicatement, avec vos doigts fins et méticuleux, vous suturez les deux pâtes feuilletées en formant un joli bourrelet :


Vous séparez les deux jaunes des deux blancs que vous garderez pour une recette ultérieure (en général, c'est ce qu'ils disent dans les livres de recettes et 10 jours après, vous pousserez un "m......." en découvrant vos blancs dans le fond du frigo !) et étalez ces deux jaunes sur votre tourte.



35 minutes à 180°C et il ne vous reste plus qu'à déguster. Tiède, c'est pas mal....




jeudi 31 mars 2016

Le gâteau au chocolat de la mère Rabache


Beaucoup de Sarthoises et Sarthois qui ont dépassé la cinquantaine ont entendu parler de Jeannette Rabache.  Elle tenait à Écommoy, le Café de la Gare, une des deux grandes tables de la Sarthe, l'autre étant le fameux Ricordeau de Loué.
J'ai eu la chance de manger deux fois chez "la mère Rabache". Et une fois, ayant projeté avec un ami de faire une grande ballade en forêt de Bercé, je me souviens que la balade s'était terminée sur le banc de son restaurant : l'abus de ses plateaux d'entrées et de desserts avait contrarié notre velléité de découvrir le chêne Boppe et les Sources de l'Hermitière ! Pour mieux situer l'ambiance qui régnait chez la Mère Rabache, on peut écouter le grand chef cuisinier Antony Cointre sur France Culture. C'est ICI.
Facebook m'a permis de retrouver un soixante-huitard de mes connaissances, qui par ses attaches écomméennes, a connu, lui aussi, Jeannette Rabache. De fil en aiguille, je ne sais pas comment nous sommes trouvés à parler de cuisine... et comment il m'a confié cette recette de gâteau au chocolat de Jeannette. Très sollicité sur Facebook et avec l'accord de son possesseur, je vous en livre les secrets.
J'aime aussi cette recette car elle laisse planer un mystère  : le poids de chocolat et de sucre utilisé ! Donc recette intéressante car on peut y apporter sa touche personnelle. Je vous la livre telle qu'on me l'a transmise.

Gâteau au chocolat - Jeannette Rabache
200 gr de chocolat ou 400 gr
300 gr de beurre non salé
4 œufs
2 oranges = zeste pelé et débité en toutes petites lanières et morceaux.
Mélanger le zeste à du sucre glace. Le faire quelques heures auparavant.
Malaxer le beurre, ajouter le chocolat fondu, puis les jaunes d'œufs, les blancs montés en neige, puis les zestes d'oranges.

Mettre la préparation dans un moule à cake.
Laisser reposer 24 heures au frigo.
Accompagner d'une crème anglaise.
Comme on peut le voir, le poids de chocolat et le poids de sucre glace restent des mystères. J'ai essayé avec 300 gr de chocolat et 200 gr de sucre glace. Bon équilibre, je trouve. Il n'en demeure pas moins que c'est un gâteau qui.... tient au corps. Donc je recommanderai plutôt d'être parcimonieux sur l'épaisseur des tranches.
Maintenant c'est à vous de jouer. Tenez-moi au courant de vos dosages et de vos expériences.

vendredi 23 janvier 2015

La contestation ne permet pas tout...


Il fallait s'y attendre. Le collectif qui s'était opposé à l'abattage du ginkgo biloba de la cathédrale s'est manifesté lors du dernier conseil municipal du 22 janvier.
M'étant fait quelques « amis » lors de la gestion des arbres des Jacobins, des tilleuls de la Cité Plantagenêt ou encore du saule de la rue de l'Osier, j'avais plutôt de la sympathie pour ces opposants, même si de temps en temps leur « lyrisme arboricole » avait tendance à m'amuser.
Mais lors de ce conseil municipal, ils ont dépassé les bornes et personne ne peut cautionner une telle banderole.


Comme dans toute organisation, je pense que les mots d'ordre sont discutés et de laisser passer ce genre d'insulte ne grandit pas les auteurs.
J'ai reçu beaucoup de mails qui s'étonnaient de mon silence sur l'abattage du ginkgo biloba et qui l'assimilait à un soutien du maire sur le sujet. Alors, développons...
• sur l'abattage lui-même. Cela ne m'a pas heurté car j'ai eu la chance lorsque j'étais élu, d'avoir déjà toutes les explications sur la nocivité de ce remblai sur lequel avait été planté le ginkgo biloba : poussée sur le mur d'enceinte, rôle destructeur des racines, etc. Alors j'en avais fait mon deuil. Je ne pleurerai donc pas sur la disparition de cet arbre,  d'autant plus que les opposants se sont toujours tus sur le fait qu'une bonne vingtaine de leur arbre chéri avait été replantée le long de la rue des Maillets. Bien sûr, ils n'ont pas encore la taille de celui de la cathédrale... mais surtout ne cherchez pas à expliquer aux opposants que l'on plante des arbres pour les générations futures : ils sont dans la culture de l'instant.
• sur la méthode. Pour moi, ce n'est plus pareil. La façon dont cet arbre a été abattu en catamini est absolument scandaleuse. Que le maire ne prévienne personne, qu'il convoque lui-même ou par l'intermédiaire du service des espaces verts (l'adjoint à la nature Bernard Breux était-il lui-même au courant ?) une société d'élagage afin d'abattre cet arbre est un déni de démocratie. Il n'était pas difficile d'expliquer a priori aux Mancelles et aux Manceaux les raisons de l'abattage, d'organiser même des visites, d'expliquer... Les gens auraient compris.
Non seulement le maire ne l'a pas voulu, mais il a laissé Isabelle Sévère, sa première adjointe Verte, affirmer devant les caméras de FR3 qu'il n'y avait rien de décidé et qu'il y aurait concertation. Et ça c'est scandaleux car il savait que ce seraient les Verts qui seraient en première ligne. Cette façon de faire est aussi un exemple (de plus) de la conception de la démocratie par le maire.
Pour finir sur le sujet, autant je peux admettre que l'on interpelle le maire sur le manque de démocratie qui accompagnait l'abattage de cet arbre, autant je n'accepte pas ce genre d'attaque ad hominem. Elle n'apporte rien au débat et pire, discrédite pour longtemps leurs auteurs.

mardi 20 janvier 2015

Mon courrier au maire du Mans en faveur de Raif Badawi.


Lettre ouverte à Jean-Claude Boulard, maire du Mans.

 Le Mans, le 19 janvier 2015

 Monsieur le Maire,

 Raif Badawi, sujet saoudien, a été condamné dans son pays à dix ans de prison, 225 000 euros d’amende et à 1000 coups de fouet. Son crime ? Avoir critiqué dans son blog le régime d’Arabie Saoudite. Le jugement rendu était aux motifs d’insulte à l’Islam, d’apostasie et de désobéissance au père, délit en Arabie Saoudite.
Le 9 janvier, une partie de son châtiment a été exécuté puisqu’il a été victime des 50 premiers coups de fouet. Les 50 suivants devaient avoir lieu la semaine suivante, le 16 janvier, mais ont été reportés par la justice car les blessures provoquées par les 50 premiers coups n’étaient pas cicatrisées.

Le mardi 10 juin 2014, vous receviez à la mairie du Mans, en présence d’élus, Abdulaziz bin Turki Al Saud.
Pilote des 24 heures du Mans, monsieur Abdulaziz bin Turki Al Saud est aussi prince d’Arabie Saoudite et membre de la famille royale. Vous lui avez remis à cette occasion la médaille d’honneur de notre ville.
Abdulaziz bin Turki Al Saud s’en félicitait dans un message internet : « It was an honor today for me and my brother to be welcomed by the Mayor of Le Mans and the Islamic community in presenting us with the medal of the city ».

Compte-tenu du contexte actuel, j’attends de vous, monsieur le Maire, que vous interveniez auprès du prince Abdulaziz bin Turki Al Saud afin qu’il puisse relayer auprès des autorités saoudiennes la demande d’organisations humanitaires françaises visant à annuler ce châtiment qui viole l’interdiction de la torture et des traitements cruels et dégradants.


Veuillez recevoir, monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Yves Ollivier
Ancien adjoint au maire du Mans.


lundi 15 décembre 2014

Jaurès, ils sont devenus fous !...


Magnifique tract combattant le travail le dimanche et distribué par les militants socialistes et retrouvé sur le web.
Oui, mais cela c'était avant... en décembre 2008 !
« Ils n'auront même pas la garantie de voir leur salaire augmenter. » dit le tract. Et devinez... c'est un ministre socialiste qui le confirme :
« Nous avons parfois fait l’erreur de penser que l’on pouvait tout prévoir par la loi [...] Les règles peuvent être définies intelligemment. Les Français sont les plus intelligents pour savoir ce qui est mieux pour leur quotidien [...] Certaines zones paieront double, d’autres donneront 30% ou 40% de plus »  puis « doublez le salaire, voyez si un petit magasin peut payer double. Il fermera ».

mercredi 19 novembre 2014

Une belle réussite : la piste cyclable vers Sargé


Bonne nouvelle et satisfaction personnelle car je me souviens que la décision d'élaborer une liaison cycliste entre Le Mans et Sargé-lès-Le Mans avait été suggérée en Commission Vélo (supprimée malheureusement aujourd'hui). Aujourd'hui, c'est fait et pour l'emprunter assez souvent au moins jusqu'à la Zone de la Pointe pour faire mes courses dans mon magasin bio préféré, je peux affirmer que c'est une grande réussite.
Le départ de la nouvelle piste se fait au carrefour dit de La Fontaine-Saint-Martin, premier rond-point après celui du Leclerc des Fontenelles.
Comme le panneau l'indique, cette piste est un espace partagé entre piétons et cyclistes : pas de problème, on sait que la cohabitation n'est pas du tout accidentogène.
Sur la première partie où je pense qu'il a fallu tout construire car la piste ne pouvait pas longer la route de Bonnétable à cause des maisons présentes, le revêtement passe de l'enrobé à un stabilisé style boulevard Nature : c'est agréable et la retenue de rondins sur droite est originale et sympa.
Première intersection rue Dorée dans la commune de Sargé et une petite déception : nous devons laisser la priorité à cette route très peu empruntée. Mais enfin...
Le chemin devient juste après l'intersection, une superbe allée forestière, magnifique en cette période automnale. Cette belle allée se mérite : ralentir est conseillé car ça glisse un peu sur les feuilles mortes. Mais ne boudons pas notre plaisir.
Et à la sortie du bois, le chemin débouche sans trop de visibilité, à l'entrée-sortie de la déchetterie de La Pointe. C'est un peu dangereux malgré le passage protégé piétons-cycliste. Ne faudrait-il pas rajouter un stop à la sortie de la déchetterie ? La piste continue avant de longer la route de Bonnétable.
Là, c'est un peu nos "Hunaudières" : la piste est large, plate, en enrobé et avec une bonne visibilité jusqu'au carrefour de la ZAC de la Pointe (Fenouil, Grand Frais, etc.).
Le franchissement du rond-point se fait sur les passages protégés et doit être prudent car il y a une forte circulation automobile (desserte des commerces, du centre de remise en forme et de la déchetterie).
Traversée prudente, donc, avant  la ligne droite qui mène au rond-point qui dessert Sargé.
Arrivée au rond-point, point final de cette nouvelle piste.
Traversée du rond-point et là, grosse déception, la piste s'arrête alors que nous entrons dans l'agglomération de Sargé-lès-Le Mans.
Le problème avec les bandes ou pistes cyclables de Le Mans-Métropole est toujours le même, c'est celui de la continuité. On s'aperçoit trop souvent que la collectivité a réalisé de beaux équipements (bande ou piste), mais, qui, malheureusement, se terminent en eau de boudin en ramenant le vélo dans la circulation automobile et, en particulier, dans les endroits difficiles.
Coût de l'opération pour la collectivité : 678 000 € hors-taxe pour la collectivité pour une piste de 1,42 km.
C'est certain que l'aménagement de cette piste cyclable n'est pécuniairement pas donné  et j'espère qu'il ne gèlera pas d'autres investissements vélo qui pourraient être faits par notre collectivité. C'est, en effet, la première liaison entre une commune de l'agglo avec la ville centre : c'est à signaler et à poursuivre. Quelle sera la deuxième ? Ruaudin ?
À noter également qu'en entrant dans Sargé et en tournant dans la rue des Capucines, il sera possible de retrouver le Boulevard Nature qui vous conduira à Yvré l'Évêque.

lundi 10 novembre 2014

Stationnement payant aux Maillets : avec quelle concertation ?


Pour habiter le quartier et fréquenter ses commerces, je peux témoigner que le projet de mise en place d'un stationnement payant dans le secteur Maillets met celui-ci en ébullition.
D'où vient le problème ?
Pour la ligne T1 (Antarès-Université), un parking relais à chaque terminus permet aux usagers sarthois de l'Ouest (parking Bartholdi) et du Sud (parking Antarès) de garer leur véhicule et d'utiliser le tramway sans gène excessive pour les riverains. Pour la ligne T2 (Espal-Bellevue), il n'existe qu'un parking relais, celui de l'Espal permettant le stationnement aux Sarthois venant de l'Est. Rien n'a été prévu pour les Sarthois arrivant du Nord. Je me suis toujours étonné de cette absence et ce n'est pas faute d'avoir soulevé cette question lors des conseils municipaux du précédent mandat.
Le vice-président Transports de l'agglo de l'époque répondait alors invariablement : « les négociations avec la direction de Carrefour-Market n'ont pas abouti (il était alors question de racheter le parking et de le doter d'un étage supplémentaire tout en assurant à la clientèle de la grande surface la gratuité), mais nous avons trouvé un endroit avenue du Maréchal Lyautey pour y faire un parking de 80 places. » Au regard de la capacité des autres parkings relais, il y avait déja sous-estimation des besoins. De plus, les 80 places promises  se sont transformées en.... 53  !
Les véhicules venant du Nord (Sargé, Savigné l'Évêque, Bonnétable, etc...) se sont donc empressés une fois remplies les places de parking nouvellement créées avec la ligne T2, de déborder, entraînant pour les riverains les problèmes de stationnement prévisibles. Les places de la grande surface Carrefour-Market ont pallié le manque dans un premier temps... avant que son directeur ne décide d'y faire installer des barrières... 
Non, la construction de la ligne n'a pas supprimé  de places de stationnement  !
C'est souvent un argument avancé : la construction de la ligne T2 aurait restreint le nombre de places de stationnement. Pour avoir suivi le problème lorsque j'étais élu, la seule remarque du commissaire-enquêteur, à l'époque, était que le nombre de places de parking devait être conservé. Ce qui a été fait. Faut-il rappeler l'amputation de la cour de la maternelle des Maillets, celle de la résidence Joliot-Curie, le nouveau parking de 30 places rue Montaigne ?
Mais cela ne règle pas pour autant la question du besoin d'un parking relais !
Le problème est lié, à mon sens, à deux éléments : l'apparition des premières voitures-ventouse et le rétrécissement des voies-automobile ne permettant plus les arrêts-minute chez les commerçants.
L'annonce du projet municipal de stationnement payant ne passe pas. Qu'on me permette ce petit coup de griffe amical, nos « amis » trotskistes du P.O.I., oubliant qu'ils sont pour l'abolition du patronat, deviennent d'un seul coup les meilleurs défenseurs des commerçants du quartier, animent réunions et lançent pétitions avec le soutien des habitants.
La volte-face du vice-président transports
C'est d'abord une position tranchée, s'abritant derrière la commission mobilité : « C'est une politique que l'on a de ne pas mettre une part de gratuité quand on installe du payant car sinon, au niveau de la gestion, c'est complexe. Cela oblige à faire passer les contrôleurs plus souvent. Donc on a choisi la première demi-heure à 50 centimes, ce qui reste symbolique. »
Ensuite, on se radoucit et on en appelle au Conseil de Quartier : « Nous avons redemandé l'avis du conseil de quartier et nous allons organiser une réunion publique pour voir avec les habitants, quelle est la meilleure réponse possible au problème qui se pose ».
N'aurait-il pas été plus avisé de concerter le conseil de quartier avant la prise de décision ? Étonnant également de ne se souvenir de l'existence des Conseils de Quartiers que lorsque tout va mal...
Les solutions existent...
Il y a un réel refus du stationnement payant dans le quartier (perçu comme une pénalisation par les riverains), pourquoi alors ne pas instaurer une zone bleue ?
Sur les nouveaux disques (qui pourraient être mis à disposition chez les commerçants du quartier), n'est notée que l'heure d'arrivée. Donc très facile de fixer la durée autorisée : une heure par exemple, entre 9 heures et 19 heures. Plus de possibilité ainsi aux voitures-ventouse de squatter les places dans ce laps de temps. Un des arguments avancés pour refuser l'instauration d'une zone bleue, a été que, pour la faire respecter, il faudrait faire passer les gardes urbains plus souvent... Quelle différence avec la surveillance du fonctionnement  des parcmètres ?
A mon avis une solution possible pourrait être : 
    • Moratoire d'un an sur le stationnement payant
    • Instauration d'une zone bleue sur  le secteur visé
   • Mais surtout relance de la construction d'un parking-relais (le secteur du château d'eau des Fontenelles a été souvent évoqué par les habitants du quartier) avec un co-financement Conseil Général - Le Mans Métropole. 

dimanche 26 octobre 2014

Donner d'une main... ce que l'on veut reprendre de l'autre ?


Une bonne nouvelle pour les cyclistes manceaux : la réalisation particulièrement réussie de la mise en place du contresens cycliste rue des Victimes du Nazisme.
Il était attendu... Il est là, entre la rue Rebecca et la Croix de Pierre et permet ainsi une liaison cycliste plus simple entre le Villaret et le centre-ville.
Il débouche ainsi sur le boulevard de Négrier avec un feu « rien que pour nous » avant de rejoindre la Croix de Pierre.
Pour l'utiliser quotidiennement, j'en suis particulièrement satisfait même si j'ai eu le droit à des « gros con ! », « connard! », et plus précisément par une connaissance « connard d'écolo ! », insultes désormais classiques d'automobilistes qui n'aiment pas voir leurs privilèges ébréchés ou alors qui n'ont pas vu ce nouveau contre-sens cycliste. Je me permets donc une suggestion : ne serait-il pas possible à l'entrée de la rue des Victimes du Nazisme d'ajouter un panneau « Attention : nouveau plan de circulation ».
Mais tout cycliste toujours à l'affut des aménagements réalisés par la collectivité, sait qu' il ne faut jamais baisser la garde.  En effet, la presse locale a fait le compte-rendu de la visite du maire et des élus dans le quartier centre, et rapporte qu'il est envisagé de mettre la rue Saint-Bertrand en double sens afin de résorber les bouchons qui se forment au carrefour Chanzy-Bollée-de Gaulle. Cette mise à double sens, si j'ai bien compris, permettrait aux véhicules descendant la rue Berthelot de rejoindre directement l'avenue Bollée sans engorger la rue Chanzy (cf plan ci-dessous).
Certes, mais quand on est cycliste et que l'on regarde la configuration de la rue Saint-Bertrand :
Une bande cyclable, une voie automobile, des emplacements parking, je crains qu'une mise à double-sens se fasse au détriment de la bande cyclable...
Même chose pour la portion de la rue Erpell qu'il faudrait également mettre à double sens :
Il est vrai  encore  que le projet n'est pas totalement formalisé. J'espère que les élus cyclistes (si, si, j'en connais...) resteront vigilants, sachant que, quand il y a des choix à faire, le vélo est trop souvent sacrifié sur l'autel de la circulation automobile. Faut-il rappeler la suppression de la bande cyclable rue Gougeard quand celle-ci a été remise en double sens (photo ci-dessous) ?
Au moment où il y a une volonté gouvernementale d'engager la transition énergétique (développement des transports en commun, déplacements doux,...) la politique cycliste de notre collectivité doit trouver toute sa place.

mercredi 8 octobre 2014

Sénateur-maire-président, maire-président-sénateur, président-sénateur-maire ?


Hormis les déclarations de la porte-parole municipale de l'UMP, je n'ai guère vu de réactions à l'interview de Jean-Claude Boulard parue dans le Maine-Libre du samedi 4 octobre (une partie est ICI). Je m'attendais à des réactions à gauche et puis... rien... Quitte à passer une fois de plus pour l'iconoclaste de service, il est bon quand même de donner quelques éclairages sur les réponses apportées par le nouveau sénateur-maire-président et en particulier sur l'avenir de la mairie du Mans.
D'abord le cumul. Je ne vois pas pourquoi ce qui ne sera plus possible en 2017 est acceptable en 2014. En 2009, les socialistes se sont prononçés contre le cumul et l'ont inscrit dans leurs statuts. « L'exigence démocratique, la transparence et l'exemplarité imposent d'en finir avec cette incongruité française, tant elle empoisonne les mécanismes institutionnels ». Mais cette exigence visiblement n'a pas arrêté le maire du Mans.
Après avoir affirmé lors de la campagne des municipales que, seule, la ville du Mans l'intéressait, il a promis lors de la campagne des sénatoriales qu'en 2017, quand il faudrait choisir entre le mandat de sénateur et de maire, il choisirait son mandat de maire tant il est attaché à notre belle capitale cénomane. (Pourquoi alors s'être présenté ?) Mais voilà, grandes électrices et grands électeurs, le sénateur-maire-président a encore changé d'avis une fois l'élection passée : «  Après [en 2017], je vais devoir choisir. Je peux penser d’ores et déjà à transmettre les clés de la ville à un successeur de talent. » Finies les belles promesses d'antan... et, pour en avoir discuté d'ailleurs avec certaine personne de « talent », les choses seraient en bonne voie. Je pense que ce scénario, Jean-Claude Boulard l'avait en tête bien avant les élections municipales.
Même si il nuance ses propos par la suite : « Si j’ai une hésitation en 2017, je continuerai à exercer mon mandat de maire jusqu’à son terme, abandonnant celui de sénateur. », il prépare le terrain auprès des Mancelles et des Manceaux avec l'idée qu'il pourrait éventuellement quitter son mandat de maire en 2017 tout en se préparant une porte de sortie au cas où ... Je n'ose plus parler de respect des électrices et des électeurs...
Je suis vraiment surpris du silence tonitruant des élus EÉLV sur le sujet quand je pense à ce que nous, écologistes, avions pu dire sur la question du cumul. Exeunt les grands discours sur le sujet. Même silence au Parti Socialiste (normal) et au Front de Gauche (beaucoup plus surprenant).
Une remarque aussi sur la réponse du sénateur-maire-président quant aux indemnités, tout fier soit-disant de faire un «geste » : « J’abandonne en effet toutes mes indemnités de maire du Mans et de président de Le Mans Métropole. » Le journal du net (c'est ICI) a estimé à 8 099 € les indemnités de Jean-Claude Boulard. Les indemnités qu'il touchera pour son mandat de sénateur : 5 379,12 € d'indemnité (c'est ICI) à laquelle s'ajoute l'Indemnité Représentative de Frais de Mandat de 6 037,23 € (c'est ), soit un total de 11 416,35 €. Pécuniairement, le sénateur-maire-président est loin de perdre au change...
D'ailleurs, cela aurait pu devenir un argument pro-cumul car nos deux collectivités, ville du Mans et Le Mans-Métropole, vont ainsi économiser quelque 100 000 € par an ! Étonnant que notre sénateur-maire-président n'y ait pas pensé :  « Je me présente aux sénatoriales car, en cette période de disette imposée aux collectivités locales, je leur fais faire des économies ». Ça aurait eu de la gueule...

jeudi 2 octobre 2014

Le départ de Jean-Philippe Magnen


Pour peu de Mancelles et Manceaux, le nom de Jean-Philippe Magnen va évoquer quelque chose. Il est pourtant élu d'Europe-Écologie les Verts au Conseil Régional des Pays de la Loire. Il en est même troisième vice-président et porte-parole des élus EÉLV dans ce même conseil. Il a donc eu le rôle difficile de jouer le « tampon modérateur » avec Jacques Auxiette et les socialistes sur la lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes.
Au sein de son parti politique, il a franchi tous les échelons pour devenir porte-parole national. C'est donc au sein des Verts que nous avons été amenés à nous rencontrer. Ne partageant pas les mêmes orientations au sein de ce parti, nous nous sommes assez souvent opposés, mais en gardant l'un envers l'autre, du moins pour moi, respect et écoute.
Jean-Philippe vient d'annoncer aujourd'hui son souhait de ne pas renouveler son mandat et de quitter les responsabilités politiques :
« Aujourd’hui, je ne crois plus à la vie politique "traditionnelle", régie uniquement par les partis. Quand nous revendiquions de faire de la politique autrement, il s'avère qu'EELV fait à son tour, et au grand dam de nombreux(ses) d’entre nous, de la politique comme tous les autres partis. [..] La conquête du pouvoir devient le seul objectif de l'action au détriment du pouvoir d'agir pour améliorer le quotidien des gens et le "vivre ensemble" qui reste l'objectif essentiel de l'engagement politique. »
J'aurais très bien pu écrire cette critique de ce qu'est devenue EÉLV.
Mais ce que je retiens le plus dans sa déclaration, c'est cette phrase :
« Je fais le choix à 47 ans de rééquilibrer mes temps de vie. Après 15 années de "vie politique" de presque tous les instants, je vais reprendre une activité professionnelle autour de mon métier de psychothérapeute, à travers un certain nombre de projets que je souhaite mener à l'avenir. »
Elle pose, en effet, la question du cumul des mandats dans le temps.
Quand on pose le problème du cumul, c'est en général l'accumulation de mandats à un temps donné et avec les élections sénatoriales en Sarthe, nous avons été particulièrement gâtés. Jean-Philippe, en reprenant le cours de sa vie professionnelle après 15 ans de mandat, pose clairement le problème du cumul dans le temps. Combien sont-ils aujourd'hui parmi les élus de tous bords et, en particulier à EÉLV, à vouloir en faire autant ? Et pourtant, cela devrait être la règle...
Quand je vois certain, après 38 ans de mandats, se faire élire sénateur après avoir été maire, président d'agglo, conseiller général et député, cela pose un certain nombre de questions sur le fonctionnement de notre démocratie.
Alors merci Jean-Philippe d'avoir posé le problème et bonne chance dans la réalisation de tes projets futurs.

mardi 30 septembre 2014

Sénatoriales : mieux vaut être homme et cumulard !


L'analyse du résultat des dernières élections sénatoriales en Sarthe va ouvrir un boulevard à l'anti-parlementarisme et au rejet des partis politiques qui le caractérise.
Trois cumulards au Sénat
Pas grand chose à attendre des deux nouveaux sénateurs de droite Louis-Jean de Nicolaÿ, maire du Lude, conseiller général du Lude et à ce titre, vice-président du Conseil Général et Jean-Pierre Vogel, maire et conseiller général de Bonnétable, mais que dire de Jean-Claude Boulard, maire du Mans et président de l'agglo Le Mans Métropole entre autres... Jean-Claude Boulard est membre du Parti Socialiste, parti qui a voté une loi anti-cumul censée entrer en vigueur en 2017.
D'ici 2017  comment pourra-t-il assumer ces trois fonctions ? Un maire-président absent parce qu'au Sénat ? Un sénateur absent parce que maire au Mans ? Les Mancelles et les Manceaux ont été trompés lors de leur vote aux élections municipales. Faut-il rappeler à Jean-Claude Boulard sa promesse pré-électorale de mars dernier : « Je suis candidat aux élections municipales, point barre. »
Une victoire pour le Parti Socialiste ?
L'élection de Jean-Claude Boulard était programmée. N'oublions pas qu'entre 2004 et 2014, l'élection est passée d'un scrutin majoritaire à un scrutin proportionnel. Donc sur 3 sénateurs, vu le rapport droite-gauche en Sarthe, il était certain que la gauche aurait un sénateur. Jean-Claude Boulard avait réalisé 30,09 % en 2004 avec un PRG à 3,5%. Il réalise 26,61% en 2014. Élection certes, victoire sûrement pas. Le seul mérite de Jean-Claude Boulard, peut-être, est d'avoir endigué le recul de la gauche sur le département. (Perte de 7 % quand même).
Les manœuvres à droite pour contourner la parité
L'instauration de la proportionnelle donnait logiquement 2 sénateurs à droite et un à gauche La règle de la parité aurait donc dû imposer un homme et une femme à droite. L'UMP, en présentant deux listes et en divisant ses voix en deux, 348 pour Louis-Jean de Nicolaÿ et l'UMP officielle et 323 pour Jean-Pierre Vogel et l'UMP déguisée a évincé Fabienne Labrette-Ménager. Cette éviction, conduite par Dominique Le Mèner, laissera des traces au sein de l'UMP. Car la droite, avec l'UDI, a rassemblé 53,88 % des voix des grands électeurs, donc plus que le meilleur des candidats de droite en 2004, Roland du Luart avec ses 50,96 %. 
Cette éviction de Fabienne Labrette-Ménager en Sarthe confirme également la défaite de la parité dans ces élections sénatoriales au niveau national : 261 hommes et 87 femmes. Affligeant.
La langue de bois d'Europe-Écologie les Verts
Le score de la liste conduite par Sophie Bringuy, 79 voix et 5,24 % dépasse peut-être les voix attendues, toutefois contrairement à ce que souligne son communiqué, il est discutable d'affirmer que ce résultat « atteste de l’ancrage croissant de l’écologie en Sarthe ». Faut-il lui rappeler que Jean-Christophe Gavallet, en 2004, avait réalisé 96 voix et 6,86 %... Drôle d'ancrage.
Il est certain aussi que l'appel au vote utile diffusé en fin de semaine dernière par Jean-Claude Boulard qui en appelait aux écologistes n'a certainement pas favorisé le score d'EÉLV. Pas un mot non plus des élus manceaux d'EÉLV sur la situation de cumul de Jean-Claude Boulard. Silence approbateur ?
L'effondrement du Front de Gauche
Le score d'André Monin, 70 voix et 4,64 %, même s'il rappelle celui de Brigitte Haudebourg en 2004, 61 voix et 4,36 %, ne réprésente certainement pas le poids du Front de Gauche et de ses élus. Il est certain que le Front de Gauche a subi une dispersion de ses voix due, peut-être, au vote utile pour Jean-Claude Boulard.
L'image que viennent de donner les partis politiques lors de ces élections sénatoriales ne va certainement pas redorer leur blason. En faisant élire 3 hommes, et cumulards de surcroît,  ils confirment leurs vieilles habitudes de « politicaillerie ». Dans quelque temps, vous les verrez sûrement s'interroger sur la montée du Front National...

vendredi 26 septembre 2014

Histoire de nez


L'occasion de reprendre la plume était trop belle pour la laisser passer. Puisque certaines et certains effacent mes commentaires dans les réseaux sociaux comme s'ils étaient gênants, autant mettre mon grain de sel à un endroit où je sais qu'ils ne risquent pas d'être effacés.
De quoi s'agit-il ?
Jean-Claude Boulard, candidat aux élections sénatoriales de dimanche prochain, cherchait une occasion de se mettre en avant. Il l'a trouvée par le biais d' une lettre humoristique à la Préfète pour remettre en cause les normes exigées pour la qualité de l'air des lieux fréquentés par les très jeunes Mancelles et Manceaux. Sans s'apesantir sur la question de santé publique, il préférait jouer le héraut des maires qui n'en peuvent plus des normes (et ça, c'est tout bon pour les élections sénatoriales) :
« En cas d’alerte de mon nez ou celui de mes agents, nous ne manquerons pas de réagir sans délai, en ouvrant la fenêtre.  »
Une première question : se serait-il montré aussi cavalier s'il ne s'était pas adressé à une femme ? On remarquera au passage le « mes agents » qui en dit long sur sa façon de présider aux destinées de notre collectivité et sa façon de considérer les fonctionnaires territoriaux.
Cette position amènera les élus Verts de la collectivité à réagir de façon très juste :
« Cela traduit au mieux un trait d’humour douteux, si ce n’est une méconnaissance de cette question de santé publique. » (L'intégralité du communiqué est ICI).
Sauf que le courrier du maire a eu un certain retentissement (c'était le but) et, en particulier, une reprise dans le Canard Enchaîné :


Auréolé alors d'une notoriété nationale, son courrier, avec d'autres raisons sûrement, amènera Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, à annuler mercredi dernier les dispositions prises par le gouvernement de François Fillon qui instituaient le contrôle de la qualité de l'air dans les crèches et les écoles. Ce qui permet à Jean-Claude Boulard de crier victoire dans le communiqué ci-dessous (un clic dessus permet de l'agrandir) :


Victoire ? Les petites Mancelles et les petits Manceaux apprécieront. La qualité de l'air respiré par nos têtes blondes et brunes est le cadet des soucis du maire. Il ne veut pas entendre parler du danger de respirer du formaldéhyde ou du benzène, sans parler des particules fines trop présentes depuis quelque temps dans l'air de notre ville.
Pourtant, un organisme existe pour mesurer la qualité de l'air : il s'appelle Air Pays de la Loire. Cet organisme regroupe les collectivités locales, l'État, des industriels et des associations. Toutes les grandes villes de la Région Pays de la Loire, sauf Le Mans, appartiennent à cet organisme et bénéficient plein pot de toutes les prestations d'Air pays de la Loire. Notre collectivité soutient en subventionnant l'organisme. Elle ne fait donc pas partie du Conseil d'Administration. Pour quelle raison ?
Tout simplement par un diktat de Jean-Claude Boulard qui trouve que l'adhésion coûte trop cher ! Et rien n'a pu le faire changer d'avis... Il considère que ces mesures de la qualité de l'air relèvent du gadget. Mëme chose pour la création d'un pollinarium : jardin composé d'espèces allergisantes dont la pollenisation est surveillée. Sur la page d'Air pays de la Loire, la ville du Mans est cruellement absente (c'est ICI).
Autre action engagée par Air Pays de la Loire, c'est l'étude de l'air respiré par les élèves. Notre maire pense que son nez suffit pourtant prenez le temps de lire cette remarquable analyse de la qualité de l'air de la maternelle Rivoli à La Roche-sur-Yon réalisée par Air pays de la Loire (c'est ICI).
On peut y lire en conclusion : « Cette identification des sources à l’origine de la pollution en formaldéhyde dans les établissements scolaires est une base d’informations précieuse pour les gestionnaires des établissements. Outre des travaux conséquents visant la substitution d’éléments du bâti par des matériaux moins émissifs, travaux à prévoir dans le cadre de rénovations, il s’avère que dans certains cas, le retrait de certains éléments du mobilier ou de décoration peut être une mesure simple et efficace pour diminuer les niveaux de pollution en air intérieur. »
En quoi les écoles du Mans seraient différentes ?
Il n'est plus possible qu'un seul homme décide de ce qui est bon pour les petites Mancelles et petits Manceaux, qu'il décide d'en rire alors que les pollutions de l'air s'aggravent de jour en jour et qu'une ministre lui fasse plaisir en repoussant l'obligation d'analyses sine die.
Notre ville a surtout aussi besoin d'un grand bol d'air... de démocratie !
Quant au nez du maire, laissons la conclusion à Edmond Rostand :

 Pédago : moi Monsieur, si j'avais un tel nez
Il faudrait, air de crèches que je respirasse !

jeudi 14 août 2014

Histoires d'eau


Le conflit israëlo-palestinien de Gaza a vu un déluge d'informations circuler sur le réseau internet : il s'agissait pour l'un ou l'autre camp, avec le renfort  de ses soutiens, de « gagner » la bataille de la communication.
Et difficile de démêler le vrai du faux : il suffit de lire les descriptions divergentes des incidents survenus près de la synagogue de la rue de la Roquette entre source pro-israëlienne ou pro-palestinienne. 
Le 1er août, le site internet « Bella Ciao », proche de l'extrême-gauche, publie un courrier (c'est ICI) dénonçant l'achat par les services de Le Mans Métropole de compteurs d'eau. Le lien est largement diffusé sur les réseaux proches du Front de Gauche et des soutiens aux Palestiniens.
Internet s'enflamme : il suffit de taper sur un site de recherche : « Le Mans eau Palestine » pour s'en rendre compte, et pas toujours dans des termes très sympas : « Honte à la mairie du Mans qui passe un contrat avec une société israélienne en plein massacre à Gaza ! » (c'est ).
Ayant  beaucoup d'amis chez les Verts, je suis contacté, en tant qu'ancien élu, par certains qui me demandent des explications sur cette information et si j'ai participé de près ou de loin à ce contrat. Ignorant tout de cette histoire, je fouille internet pour en savoir plus et je tombe sur un des sites de l'ambassade d'Israël qui relaie bien l'information (le 14 août c'est encore ICI), ce qui lui donnait ainsi un caractère officiel :


Je m'adresse alors aux élus du Mans à travers Facebook : « Même si je me méfie comme de la peste de toutes les informations qui traînent sur le conflit israëlo-palestinien, il semblerait que la ville du Mans ait passé un gros marché de compteurs d'eau avec une société israëlienne comme le confirmerait un site de l'ambassade d'Israël ci-dessus.
Restent à connaître son montant et d'autre part aussi la date du marché passé. Si un élu du Mans peut confimer ou infirmer, ça serait bien car l'information commence à tourner sur internet. »
La réponse me viendra via un mail du cabinet du maire hier, qui lève toute ambigüité :
« Le Mans Métropole pour son approvisionnement en compteurs à eau  potable a passé un marché public avec la société ITRON France qui couvre la période 2012-2015, il concerne 7 500 compteurs par an pour un montant de 625  000 euros TTC.
Le Mans Métropole n’a jamais passé de marché avec la société israélienne ARAD.
Dans le cadre d’un besoin ponctuel lié à un diamètre de canalisation spécifique, Le Mans Métropole a acquis auprès du revendeur Brossette à Thorigné Fouillard (35) un compteur de la marque ARAD en août 2013 et un compteur en juin 2014, pour un montant de 2 700 euros HT.
Le Mans Métropole regrette que des informations fausses sur l’existence d’un marché public avec la société ARAD circulent et suscitent des attaques totalement injustifiées à l’égard de la collectivité. »
France-Bleu-Maine a réussi à contacter la société israëlienne concernée qui a confirmé les éléments donnés par le communiqué de Le Mans-Métropole.
On pourrait penser qu'à la suite de ces échanges, l'ambassade d'Israël aurait supprimé son communiqué. Il n'en est rien à la date du 14 août, ce qui laisse plâner toute l'ambiguïté d'une fausse information. Tout autant que certains sites pro-palestiniens dont le site « Bella Ciao » qui n'ont toujours pas, à ce jour, publié le communiqué de Le Mans-Métropole.
Peut-on être d'accord avec le dicton: mentir, calomnier, il en restera malheureusement toujours quelque chose... surtout sur Internet ?

vendredi 1 août 2014

Les petites polémiques..


François Hollande avait demandé de rappeler la mobilisation générale du 1er aoôt 1914 en faisant sonner le tocsin dans toutes les églises de de France.
Le maire du Mans a refusé en donnant ses raisons : « Cette guerre a été un effroyable massacre. Elle a été déclarée alors que l’Europe se portait très bien, gouvernait le monde et que l’équilibre et l’entente entre les peuples étaient alors en parfaite harmonie. Cette déclaration de guerre s’est transformée en suicide collectif. Moi je veux bien sonner tous les tocsins du monde pour célébrer la paix, pour marquer les armistices. Pas pour marquer des départs au combat et des appels à la haine. »
Hormis le fait que sa démarche ait été complètement individuelle et que j'eusse préféré une décision du conseil municipal, je suis entièrement en phase avec Jean-Claude Boulard.
Outre son aspect sinistre (il a même fallu, comme beaucoup, que je fouille Internet pour savoir réellement ce qu'était le tocsin), je n'arrive pas à oublier que le 1er août 1914 est le point de départ de la mort d'un 1,7 million de Françaises et Français dont 300 000 civils.


La droite et l'UMP ne pouvaient pas laisser passer l'occasion d'accuser le maire de manquer au devoir de mémoire. L'UMP polémique et Anne Beauchef conclut : « Quel que soit le jugement que l'on porte sur notre Histoire, c'est la nôtre.  A ce titre, les commémorations sont essentielles. Elles sont un ciment. Ne doit-on commémorer que les événements historiques qui n'ont pas été des "erreurs humaines"? C'est aussi pour éviter que l'Histoire ne se répète qu'il faut commémorer ».
Commémorer, certes, mais j'avoue, je préfère me souvenir du 11 novembre 1918 et de l'armistice qui  a mis fin à cette guerre responsable de presque 19 millions de morts.
En tant qu'élu, j'ai été présent à de nombreuses commémorations pendant mon mandat de 6 ans et j'ai même, lors de deux intérims du maire, présidé la commémoration de la libération du Mans par les forces alliées.
Mme Beauchef et M. Pigeau, vous étiez vous aussi élus et je ne vous ai pas beaucoup vus dans ces cérémonies-là. Alors, avant de donner des leçons...

Les chantiers d'insertion de Culture et Liberté ne doivent pas mourir...


Culture et Liberté est une association Loi 1901 et fait partie des mouvements d'éducation populaire sur le département de la Sarthe. À ce titre, elle intervient beaucoup dans la lutte contre l'illettrisme et dans l'intégration et l'autonomie des personnes d'origine étrangère à travers des ateliers d'apprentissage de la langue française et de la connaissance de notre pays.
Un autre secteur de l'association est celui des chantiers d'insertion. Ces chantiers sont destinés à intégrer en priorités des personnes au R.S.A, mais aussi de jeunes habitants en milieu rural qui ne sont pas admissibles au R.S.A. La capacité d’accueil est de 59 personnes et  l’encadrement est assuré par 14 personnes en contrat à durée indéterminée, complété par 3 autres personnes au siège de l'association.
L'organisation de ces chantiers est remise en cause par la baisse des financements publics et la part du financement par l'association des contrats aidés. Bref, l'association cherche une compensation financière de 70 000 € annuels qu'elle ne trouve pas à l'heure acuelle.
Parmi les chantiers d'insertion que Culture et Liberté pilote, j'en connais deux :
• les jardins du Soleil dont j'ai souvent parlé (c'est ICI). Ce jardin est ouvert au public, produit des légumes pour les adhérents et anime des ateliers jardinages pour les écoles du quartier.

• les jardins Tavano, mêmes objectifs avec, en plus, un travail commun avec le Centre Social du Patis-Saint-Lazare.
J'ai pu apprécier, en tant qu'élu, le superbe boulot effectué par ces deux chantiers avec des personnes précaires, leur permettant de sortir de l’isolement, de se reconstruire socialement, d’acquérir de nouveaux savoirs et, surtout, de travailler sur un futur projet professionnel.
Il n'est pas possible de rayer de la carte toute cette action alors que le chômage et la précarité ne cessent d'augmenter. Culture et Liberté s'est donc adressée aux collectivités locales (Conseil Général et Le Mans Métropole) et n'a toujours pas trouvé la somme qui lui permettait de survivre. Le Conseil Général ne veut plus s'impliquer dans ce genre d'insertion et la décision de Le Mans Métropole  se fait attendre.
12 000 personnes au RSA en Sarthe, dont 7 000 sur l'agglomération du Mans ne méritent-elles pas un peu plus de considération ?
En attendant, vous pouvez signez la pétition mise en ligne ICI.

samedi 19 juillet 2014

samedi 12 juillet 2014

Cela fait cher du poulet...


En général, les médias locaux  sont très attentifs aux faits et gestes de François Fillon qui, même s'il a rejoint les cieux parisiens, a gardé des attaches sarthoises grâce à son beau château de Beaucé dans la commune de Solesmes.
Donc grande a été ma surprise de voir à peine repris par ces mêmes médias locaux les documents mis à jour dans le grand déballage des comptes de l'UMP ! Car « notre » ancien Premier Ministre n'a pas été épargné.
Le 31 mai 2007, alors Premier Ministre, François Fillon, locataire de Matignon, débarque en Sarthe pour vanter l'excellence du poulet de Loué (c'est ICI).
Et tout le monde de se féliciter que « François le fidèle » n'hésite pas à venir de Paris pour assister à l'assemblée générale des producteurs des poulets de Loué. Sauf que...
En parcourant les documents mis à jour dans l'échange de boules puantes entre les tenors de l'UMP, apparait cette facture. Elle a été établie par une compagnie d'hélicoptères à destination de l'UMP pour avoir transporté le 31 mai 2007 « notre cher François » sur les terres sarthoises. (Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir):
Oui, vous avez bien lu : 6593,75 € pour la petite escapade... et tout ça facturé à l'UMP, parti financé en partie par des fonds publics. Chapeau l'artiste...
Il affirmait pourtant à l'époque, avant de préconiser un plan de rigueur, que la France était en faillite. Peut-être aurait-il dû se l'appliquer à lui-même... Et si vous voulez aller plus loin, vous trouverez ICI quelques traces des chers déplacements héliportés de François Fillon. À ne pas manquer.