mercredi 8 octobre 2014

Sénateur-maire-président, maire-président-sénateur, président-sénateur-maire ?


Hormis les déclarations de la porte-parole municipale de l'UMP, je n'ai guère vu de réactions à l'interview de Jean-Claude Boulard parue dans le Maine-Libre du samedi 4 octobre (une partie est ICI). Je m'attendais à des réactions à gauche et puis... rien... Quitte à passer une fois de plus pour l'iconoclaste de service, il est bon quand même de donner quelques éclairages sur les réponses apportées par le nouveau sénateur-maire-président et en particulier sur l'avenir de la mairie du Mans.
D'abord le cumul. Je ne vois pas pourquoi ce qui ne sera plus possible en 2017 est acceptable en 2014. En 2009, les socialistes se sont prononçés contre le cumul et l'ont inscrit dans leurs statuts. « L'exigence démocratique, la transparence et l'exemplarité imposent d'en finir avec cette incongruité française, tant elle empoisonne les mécanismes institutionnels ». Mais cette exigence visiblement n'a pas arrêté le maire du Mans.
Après avoir affirmé lors de la campagne des municipales que, seule, la ville du Mans l'intéressait, il a promis lors de la campagne des sénatoriales qu'en 2017, quand il faudrait choisir entre le mandat de sénateur et de maire, il choisirait son mandat de maire tant il est attaché à notre belle capitale cénomane. (Pourquoi alors s'être présenté ?) Mais voilà, grandes électrices et grands électeurs, le sénateur-maire-président a encore changé d'avis une fois l'élection passée : «  Après [en 2017], je vais devoir choisir. Je peux penser d’ores et déjà à transmettre les clés de la ville à un successeur de talent. » Finies les belles promesses d'antan... et, pour en avoir discuté d'ailleurs avec certaine personne de « talent », les choses seraient en bonne voie. Je pense que ce scénario, Jean-Claude Boulard l'avait en tête bien avant les élections municipales.
Même si il nuance ses propos par la suite : « Si j’ai une hésitation en 2017, je continuerai à exercer mon mandat de maire jusqu’à son terme, abandonnant celui de sénateur. », il prépare le terrain auprès des Mancelles et des Manceaux avec l'idée qu'il pourrait éventuellement quitter son mandat de maire en 2017 tout en se préparant une porte de sortie au cas où ... Je n'ose plus parler de respect des électrices et des électeurs...
Je suis vraiment surpris du silence tonitruant des élus EÉLV sur le sujet quand je pense à ce que nous, écologistes, avions pu dire sur la question du cumul. Exeunt les grands discours sur le sujet. Même silence au Parti Socialiste (normal) et au Front de Gauche (beaucoup plus surprenant).
Une remarque aussi sur la réponse du sénateur-maire-président quant aux indemnités, tout fier soit-disant de faire un «geste » : « J’abandonne en effet toutes mes indemnités de maire du Mans et de président de Le Mans Métropole. » Le journal du net (c'est ICI) a estimé à 8 099 € les indemnités de Jean-Claude Boulard. Les indemnités qu'il touchera pour son mandat de sénateur : 5 379,12 € d'indemnité (c'est ICI) à laquelle s'ajoute l'Indemnité Représentative de Frais de Mandat de 6 037,23 € (c'est ), soit un total de 11 416,35 €. Pécuniairement, le sénateur-maire-président est loin de perdre au change...
D'ailleurs, cela aurait pu devenir un argument pro-cumul car nos deux collectivités, ville du Mans et Le Mans-Métropole, vont ainsi économiser quelque 100 000 € par an ! Étonnant que notre sénateur-maire-président n'y ait pas pensé :  « Je me présente aux sénatoriales car, en cette période de disette imposée aux collectivités locales, je leur fais faire des économies ». Ça aurait eu de la gueule...

6 commentaires:

  1. Pour une fois, je suis entièrement d'accord avec l'ensemble de tes remarques politiques sur l'absence de réactions à gauche...Lors des précédentes sénatoriales, il avait déjà fait le coup mais n'avait pas été élu! Je me souviens qu'à l'époque, j'avais réagi assez vigoureusement et publiquement, puisque déjà, il avait proclamé qu'il serait un maire à plein temps... Aujourd'hui, l'anesthésie est générale, et si l'on regarde bien les résultats des sénatoriales, il parait clair que des élus de gauche, non socialistes ont voté pour JCB.
    Je suppose que ce dernier va ouvrir par une pirouette particulièrement sophiste, le prochain forum philosophique "Le Monde-Le Mans" dont l'intitulé n'est autre que: "Qui tient promesse?" Paroles, paroles...
    Maryse Berger

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  2. Plus de cumul à compter de 2017,mais avant pourquoi ne pas y gouter une dernière fois ? Il n'a aucune éthique ce Maire du Mans....Il y a même de la veulerie, du cynisme ,dans sa démarche; ah les belles promesses de campagne de février 2014, que les mancelles et manceaux ont bien gobés !Et ces grands électeurs de campagne qu'il a démarché, qu'est-ce qu'il a bien pu leur faire miroiter ? Et sa permanence de campagne installée à Saint Marceau ,pour ce bobo qui veut se faire hobereau! Et puis sa volonté de sainte alliance avec les sénateurs de droite, pour mieux faire avancer des idées qui signent un recul démocratique!
    2017, bizarre, c'est justement à ce moment que S LE FOLL se trouvera libéré de tous ses engagements nationaux -bérézina annoncée- et pourra reprendre le manche de la mairie sans trop de soucis. S LE FOLL , vous savez, celui qui dans les médias fait parfois le mariole, et se targue d'habiter au MANS, dans un quartier "populaire", S LE FOLL l'héritier, oui bien sûr,
    tout cela est cousu de fil blanc entre les 2 larrons; que le PS coule en 2017,mais le capitaine et son second s'organisent pour échapper au naufrage ....

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  3. Sur la page facebook de Le Mans Renouveau Citoyen, voici ce qu'ils mettent au sujet de JCB :

    "Sénatoriales : Sur Le Mans c’est un sénateur de 75 ans qui cumule déjà les fonctions de Maire et de président de la CUM qui fait son entrée dans cette institution obsolète."

    On ne peut pas vraiment dire qu'ils approuvent ou même qu'ils se taisent.

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    1. C'est un " doux " commentaire ou ne pointe nulle once d'indignation ,plutôt du fatalisme ou de la résignation .

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