mardi 30 septembre 2014

Sénatoriales : mieux vaut être homme et cumulard !


L'analyse du résultat des dernières élections sénatoriales en Sarthe va ouvrir un boulevard à l'anti-parlementarisme et au rejet des partis politiques qui le caractérise.
Trois cumulards au Sénat
Pas grand chose à attendre des deux nouveaux sénateurs de droite Louis-Jean de Nicolaÿ, maire du Lude, conseiller général du Lude et à ce titre, vice-président du Conseil Général et Jean-Pierre Vogel, maire et conseiller général de Bonnétable, mais que dire de Jean-Claude Boulard, maire du Mans et président de l'agglo Le Mans Métropole entre autres... Jean-Claude Boulard est membre du Parti Socialiste, parti qui a voté une loi anti-cumul censée entrer en vigueur en 2017.
D'ici 2017  comment pourra-t-il assumer ces trois fonctions ? Un maire-président absent parce qu'au Sénat ? Un sénateur absent parce que maire au Mans ? Les Mancelles et les Manceaux ont été trompés lors de leur vote aux élections municipales. Faut-il rappeler à Jean-Claude Boulard sa promesse pré-électorale de mars dernier : « Je suis candidat aux élections municipales, point barre. »
Une victoire pour le Parti Socialiste ?
L'élection de Jean-Claude Boulard était programmée. N'oublions pas qu'entre 2004 et 2014, l'élection est passée d'un scrutin majoritaire à un scrutin proportionnel. Donc sur 3 sénateurs, vu le rapport droite-gauche en Sarthe, il était certain que la gauche aurait un sénateur. Jean-Claude Boulard avait réalisé 30,09 % en 2004 avec un PRG à 3,5%. Il réalise 26,61% en 2014. Élection certes, victoire sûrement pas. Le seul mérite de Jean-Claude Boulard, peut-être, est d'avoir endigué le recul de la gauche sur le département. (Perte de 7 % quand même).
Les manœuvres à droite pour contourner la parité
L'instauration de la proportionnelle donnait logiquement 2 sénateurs à droite et un à gauche La règle de la parité aurait donc dû imposer un homme et une femme à droite. L'UMP, en présentant deux listes et en divisant ses voix en deux, 348 pour Louis-Jean de Nicolaÿ et l'UMP officielle et 323 pour Jean-Pierre Vogel et l'UMP déguisée a évincé Fabienne Labrette-Ménager. Cette éviction, conduite par Dominique Le Mèner, laissera des traces au sein de l'UMP. Car la droite, avec l'UDI, a rassemblé 53,88 % des voix des grands électeurs, donc plus que le meilleur des candidats de droite en 2004, Roland du Luart avec ses 50,96 %. 
Cette éviction de Fabienne Labrette-Ménager en Sarthe confirme également la défaite de la parité dans ces élections sénatoriales au niveau national : 261 hommes et 87 femmes. Affligeant.
La langue de bois d'Europe-Écologie les Verts
Le score de la liste conduite par Sophie Bringuy, 79 voix et 5,24 % dépasse peut-être les voix attendues, toutefois contrairement à ce que souligne son communiqué, il est discutable d'affirmer que ce résultat « atteste de l’ancrage croissant de l’écologie en Sarthe ». Faut-il lui rappeler que Jean-Christophe Gavallet, en 2004, avait réalisé 96 voix et 6,86 %... Drôle d'ancrage.
Il est certain aussi que l'appel au vote utile diffusé en fin de semaine dernière par Jean-Claude Boulard qui en appelait aux écologistes n'a certainement pas favorisé le score d'EÉLV. Pas un mot non plus des élus manceaux d'EÉLV sur la situation de cumul de Jean-Claude Boulard. Silence approbateur ?
L'effondrement du Front de Gauche
Le score d'André Monin, 70 voix et 4,64 %, même s'il rappelle celui de Brigitte Haudebourg en 2004, 61 voix et 4,36 %, ne réprésente certainement pas le poids du Front de Gauche et de ses élus. Il est certain que le Front de Gauche a subi une dispersion de ses voix due, peut-être, au vote utile pour Jean-Claude Boulard.
L'image que viennent de donner les partis politiques lors de ces élections sénatoriales ne va certainement pas redorer leur blason. En faisant élire 3 hommes, et cumulards de surcroît,  ils confirment leurs vieilles habitudes de « politicaillerie ». Dans quelque temps, vous les verrez sûrement s'interroger sur la montée du Front National...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire