vendredi 27 septembre 2013

Au sujet du départ de Noël Mamère...


Difficile de se déconnecter complètement de l'actualité, même pendant quelques jours de vacances. Les événements se sont succédé à la vitesse grand V dans la nomenklatura Verte.
En lisant le Journal du Dimanche, il y a une semaine, j'apprenais, comme beaucoup de militants, que l'on avait indiqué à notre secrétaire national, Pascal Durand, la porte de sortie et que quatre prétendants s'étaient déclarés. Trois jours plus tard, j'apprenais le nom de notre nouvelle secrétaire nationale en lisant l'Express et j'arrivais à me demander si en lisant Libération le lendemain, je n'allais pas apprendre son score pour cette nouvelle élection. Dire que certains parlent de « faire la politique autrement » !
Comme je l'ai dit dans une chronique plus ancienne, j'étais complètement en phase avec ce coup de gueule de Pascal Durand : il était essentiel, à un moment, que quelqu'un s'élève contre les renoncements successifs de ce gouvernement et qui mieux que lui pouvait le faire ?
Sauf que, bien sûr, cela a dérangé nos deux ministres et la quarantaine de parlementaires. François Hollande a réclamé sa tête :  exit Pascal Durand. Notre pseudo-cadre sarthois l'enterre définitivement : « Il sera sûrement plus utile à l'écologie s'il est candidat aux élections européennes. Chef de parti, ce n'est pas forcément son truc. »
Noël Mamère, très critique déjà sur notre participation gouvernementale, n'a guère apprécié cette méthode et a préféré quitter le navire. Nous perdons là une des voix fortes de l'écologie politique et je le regrette vivement. Combien de fois avons pu dire en l'écoutant : « Bravo Noël ! ».
Sauf que tout à coup, il devient persona non grata : « Je ne suis pas étonnée, Noël a toujours été un franc-tireur, friand de dénonciations véhémentes, de formules choc, mais il a eu du mal à travailler au sein d'un collectif ».
Un trait sur ce qu'il dénonce : ce parti où il ne se reconnaît plus, ce parti qui avale couleuvre sur couleuvre afin que quelques uns gardent leurs petites places au chaud, qu'elles soient dans les ministères ou dans les parlements.
Comment ne pas être d'accord avec Noël quand on apprend que le budget du Ministère de l'Écologie est en baisse de 7% ? Arriverons-nous au paradoxe de voir des députés Verts voter un budget où l'écologie est considérée comme part négligeable ?
Comment ne pas être d'accord avec Noël quand, au moment même où les parlementaires Europe-Écologie Les Verts se réunissent à Angers, à deux pas de Notre-Dame-des-Landes, Philippe Martin, ministre de l'Écologie, celui-là même qui avait été reçu avec force embrassades aux Journées d'Été, déclare : « Je pense qu’à l’issue des consultations qui ont lieu actuellement, c’est un équipement qui devra se faire » ?
Comment ne pas être d'accord avec Noël quand Manuel Valls se lance dans une diatribe raciste contre les Roms ? Effectivement Cécile Duflot s'est élevée contre cette déclaration, mais immédiatement taclée par Najat Vallaud-Belkacem qui a affirmé que Manuel Valls avait le soutien du gouvernement !
Car aujourd'hui, le problème est bien là : faut-il rester dans un gouvernement qui nie tous les jours notre engagement écologiste et notre idéal de gauche ? Pour moi, la réponse est claire, c'est NON !
Et j'ai, comme Noël, d'autant plus de mal à accepter les méthodes mises en place par cette nomenklatura, « la firme » comme l'appelle Noël.
Heureusement, des voix commencent à s'élever dans le parti : J.Dessessard, S. Coronado, J. Muller et plein d'autres. Espérons que le congrès de Caen de fin novembre remettra notre parti sur d'autres rails afin qu'il redevienne ce qu'il a été quand je l'ai choisi il y a 15 ans : celui qui faisait de la politique autrement.

1 commentaire:

  1. Bien dit. Il n'y a rien à redire. Vous êtes un peu dur avec Alexis Braud (sans le citer): le mérite-t-il vraiment? Je ne le connais pas, c'est une question sans a priori.

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