lundi 18 avril 2011

Non, la voiture électrique n’est pas la solution…




Voici la tribune que nous, Catherine Gouhier et moi-même, avons envoyée à la presse ce matin :

Non, la voiture électrique n’est pas la solution…

Jeudi dernier, notre maire, Jean-Claude Boulard, essayait une voiture électrique Renault avant d’en faire l’apologie : « C’est l’avenir, incontestablement. La santé des villes et de leurs habitants passe par la voiture électrique ».
Cette présentation s’est faite sans nous, adjoints au maire Verts du Mans car, à aucun moment, nous n’avons été ni invités ni même conviés à la présentation. Ce qui est un peu dommage car nous aurions aimé nous faire entendre.
 Non, la voiture électrique n’est pas la solution pour au moins quatre raisons :

• 75 % de l’énergie nécessaire à son fonctionnement sera produite par l’énergie nucléaire. Une généralisation de l’électrification du parc automobile amènerait donc la construction de nouvelles centrales nucléaires.

• Les batteries équipant ces véhicules sont à base de lithium. Ce métal, provient le plus souvent d’Amérique du Sud, il coûte cher du fait de son extraction et de sa production par électrolyse. Il faut, en effet, 14 kg de carbonate de lithium pour une batterie de voiture électrique. Entre 2004 et 2008, le prix du lithium a été multiplié par 4.

• Un embouteillage de voitures électriques restera toujours un embouteillage. Notre ville doit continuer à investir dans le développement de transports en commun et de transports doux. La deuxième ligne de tram vers Bellevue et le Bus à haute qualité de services entre Allonnes et la Gare du Mans sont d’excellents exemples, mais il faut aussi que notre collectivité soit beaucoup plus novatrice dans le domaine des déplacements vélo.

• Les bornes électriques de recharge rapide sont très coûteuses : 10 000 € l’unité. Et les constructeurs souhaiteraient que leur installation soit prise en charge par notre collectivité, soutenus en cela par l’UMP locale qui réclame déjà que la collectivité participe « au déploiement d'infrastructures de recharges électriques ». Il est trop facile pour les constructeurs de se décharger sur les collectivités locales du problème de la distribution de l’énergie nécessaire au fonctionnement des véhicules électriques.

Nous sommes conscients qu’il sera bientôt difficile de résister au déferlement des véhicules électriques et les projets de leur développement sur Le Mans Métropole sont effectivement intéressants en terme d’économie et d’emploi.
Cependant, ils ne peuvent qu'être accompagnés d’une réelle politique nationale de sortie du nucléaire et de valorisation du potentiel énergétique de notre territoire en terme de solaire, éolien, géothermie  et autres énergies renouvelables pour les alimenter. Car n’oublions jamais qu’au bout de la prise, il y a une centrale. Et même si nous ne « salissons plus nos murs et nous ne goudronnons plus nos poumons », nous augmentons le risque d’être irradiés.

Catherine Gouhier
Yves Ollivier
Adjoints au Maire du Mans Europe-Écologie Les Verts

8 commentaires:

  1. Decidement la voiture electrique est un sujet de haute " TENSION "...Je me permet de commenter votre sujet car je ne suis pas vraiment d accord avec votre approche , meme si je respecte enormement le mouvement Ecologiste et si je n ai pas votre niveau d information et de competences ...
    Il serait interressant de COMPARER l impacte actuelle entre la voiture thermirque et electrique ainsi que la production et la distribution des sources d energies diesel , sans plomb etc De plus il faudra sans doute beaucoup de temps avant que l ensemble de notre departement soit reelement pourvu de moyen de deplacement en commun valable et efficace alors en attendant j habite a 22 kms du Mans et je fais le trajet tout les jours ( covoiturage ) et j en ai vraiment marre d alimenter tout c est grand petroliers (entre autres) et pour ce qui est du nucleaire il faut en sortir mais je suis optimiste il y a aussi des solutions pour produire de l ectricite par d autres moyens .
    je ne comprend pas quand on veut preserver l environement on ne peu se satisfaire d une ville remplie a cent pour cent de voiture thermirque .
    cordialement
    jean luc

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  2. J'entends complètement votre discours, Jean-Luc.
    Mais à l'heure actuelle, la voiture électrique n'est pas la solution parce qu'elle est considérée comme 0 émission de CO2 alors que ce n'est pas la réalité. 75 % de notre électricité est nucléaire. Si, demain, on dit compensons la consommation d'un véhicule électrique par son équivalent énergies renouvelables... ça me va presque. Il restera le problème du lithium : après l'uranium, est-on parti pour être encore dépendant d'un point de vue énergie ?
    C'est pourquoi il faut développer la recherche : la pile à hydrogène peut-être un bon palliatif quand on saura produire l'hydrogène d'une manière économe...
    Dire que le véhicule électrique n'est pas la panacée ne veut pas dire non plus que je suis inconditionnel des moteurs thermiques.
    À l'heure actuelle, les moteurs hybrides offrent une solution acceptable en abaissant la consommation des moteurs thermiques (3,2l aux 100)... encore une solution à encourager dans le domaine de la recherche.
    Cordialement. Yves Ollivier

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  3. IL faut évaluer la polution sur toute la chaine , de la fabrication , du fonctionnement jusqu'au recyclage pour comparer . Généralement les adéptes de la bagnole éléctrique ne tiennent compte que du fonctionnement de la bagnole sur les routes . C'est bidon comme analyse . Bon j'explique mal mais c'est ça l'idée et alors on peut avoir des surprises et constater que tel systéme jugé "propre" est en fait trés poluant et inversement .

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  4. Effectivement, lorsque je suis tombé sur cet article, dans la presse local je me suis étonné qu’aucun élu vert a été interrogé sur leurs point de vu. Au delà du maire qui ne consulte pas ses partenaires verts. Que fait la presse locale comme contre pouvoir.
    Come Sébastien.

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  5. je suis d accord avec l ensemble ...Sauf que la voiture electrique presente une approche differente par rapport au thermirque en imposant une limitation de vitesse , d autonomie, et donc de raisonement nouveau a chaques deplacements en imposant des regles et de rappeller que l energie est rare et precieuse ...Le contraire du tout automobile des annees 60 ,70 ! et bien sur que la ville doit s entourer plus des elus verts et sans doutes plus largement de debatre avec l ensemble des citoyens sur les grands enjeux energetique du 21 siecle .Et dans ce domaine personne na de reponse miracle .

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  6. @ Stéphanie : carrosserie, châssis et tout le reste, c'est pareil pour les deux types de véhicule. Ce qui change, ce sont les moteurs : un moteur électrique nécessite moins de pièces qu'un moteur thermique qui, lui, est plus compliqué à recycler : graisses, hydrocarbures... donc sur le recyclage, c'est à peu près la même chose... l'un peut être basé sur des énergies renouvelables (solaire, éolien,..) à condition que l'on trouve comment stocker l'électricité et pour l'instant les batteries au lithium, ce n'est pas la panacée...
    @ Sébastien : le maire a voulu "monter" cette opération voiture électrique tout seul... savait-il que nous, élus Vert, étions réticents ? Quant à la presse, le Maine-Libre a bien relayé notre tribune. Merci à lui. Ouest-France nous a oubliés...
    @Jean-Luc : merci pour le besoin d'élus Verts et je suis d'accord avec le fait que le véhicule électrique peut impliquer de nouveaux comportements tant au niveau de la vitesse que sur la façon de voyager : haltes plus fréquentes... bref conduire plus cool...

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  7. Ne pas avoir invité les élus verts est un acte à contre courant de l'appel du pied de Martine Aubry -quand elle dit sortir du tout nucléaire-. M. Boulard n'aurait il pas tiré les mêmes conclusions des cantonales ? Ne retombe t'il pas dans une certaine arrogance ?

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  8. Les derniers lauriers remportés par le véhicule zéro émission de Nissan ont eu pour cadre le Salon International de l’Automobile de New York.

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