jeudi 14 février 2013

Le foot ne peut plus continuer ainsi....


Le sport, foot ou basket, occupe pas mal de mon temps en ce moment. Ce soir, j'ai voté avec la majorité du conseil municipal, l'acquisition du centre de la Pincenardière conditionnée au rétablissement financier du club Le Mans FC. Plutôt que d'intervenir sur cette décision très consensuelle, j'ai préféré cibler sur les démons du foot. Ci-dessous mon intervention.

« Monsieur le maire, chers collègues, juste quelques mots sur la situation du club.
La crise que traverse Le Mans FC démontre que le football aujourd’hui vit largement au-dessus de ses moyens.
En 1995, l’arrêt Bosman a supprimé dans une équipe sportive ou dans une compétition professionnelle, la limitation du nombre de sportifs européens, ce qui a permis l’intrusion de l’économie de marché dans le football. Cette jurisprudence aurait dû être  accompagnée d’un système de régulation, ce qui n’a pas été le cas.
La suppression des quotas de joueurs européens couplée au versement d’indemnités de transfert a entraîné le football dans  des dérives exponentielles : inflation du salaire des joueurs, et donc surendettement des clubs ; explosion des contrats de droits de diffusion télé des matches et investissements colossaux de mécènes étrangers : le Paris-Saint-Germain en est un exemple caricatural.
Le club du Mans FC n’a pas échappé à ces dérives avec une masse salariale de 6,5 millions d’euros pour un budget total de 10.
Ce qui se passe au club du Mans FC est devenu, hélas, le quotidien d’un grand nombre de clubs de foot : en 2010, 56% des clubs européens de 1ère division étaient en situation de faillite. Ainsi, sur l’exercice financier 2009-2010, les pertes du football européen s’élevaient à plus d’un milliard d’euros.
Il apparaît donc urgent que le football sorte de ce marasme, tout simplement parce que c’est le sport le plus populaire et, d’ailleurs, peu d’autres spectacles au Mans sont susceptibles  d’attirer  15 000 spectateurs.
Pour faire face à cette crise, les clubs ont eu recours à de mauvaises solutions : spéculation sur le prix des joueurs, puis recours à l’endettement massif et enfin, arrivée éventuelle de repreneurs providentiels. Et, ces derniers jours, nous avons bien vu  que Le Mans FC n’échappait pas à cette logique.
C’est pourquoi, nous ne devons pas stigmatiser contrairement à certains, la Direction Nationale de contrôle de gestion (DNCG) car elle joue, à mon sens, un rôle fondamental pour prévenir les déficits.
Ne soyons pas trop pessimistes non plus. L’instauration du fair-play financier d’ici à 2014 sous l’impulsion de Michel Platini, Président de l’UEFA, commence à se mettre en place. Ce fair-play financier européen obligera les clubs  à ne pas dépenser plus que leurs recettes escomptées. Cette règle devrait permettre au football, permettez-moi cette métaphore sportive, de ne plus faire du hors-piste.
Aujourd’hui, l’image du foot est sérieusement ternie. Il est donc urgent de revenir à plus de démocratie, de transparence et surtout de régulation dans son fonctionnement.
Espérons voir Le Mans FC oublier rapidement cet épisode douloureux et porter haut ces nouvelles valeurs.
C’est mon souhait car je n’oublie pas, surtout dans le contexte économique actuel, que, sous l’impulsion des Élus Verts qui ont tout fait pour limiter l’implication des contribuables, notre collectivité a contribué financièrement à la construction de la MMarena.
Je vous remercie. »

2 commentaires:

  1. Je doute que Le Mans FC s'en tire avec Michel Moulin: http://www.psgmag.net/180-Moulin-amoureux-de-la-presse-et-presque.html

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  2. C'est vrai, cette chronique n'est pas rassurante. Mais laissons au moins cette solution se mettre en place... si elle peut se mettre en place. Notre décision de rachat de la Pincenardière est, de toute façon, liée à un "re-démarrage" financier du club.

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