mercredi 6 février 2013

Le Mans FC : mise au point


Il semble que le statut d'universitaire donne tous les droits : d'abord celui de s'exprimer sur tous les sujets et ensuite, celui d'avoir portes ouvertes chez les médias. Mais après tout, pourquoi pas ?
Tout le monde le sait, la situation du club Le Mans FC est assez catastrophique et, à la veille de grandes décisions loin d'être actées, nous, élus, avons choisi de ne pas trop communiquer afin de ne pas compliquer les choses.
Ce n'est pas la méthode choisie par le président Henri Legarda et c'est peut-être dommage d'ailleurs. Faire appel aux collectivités sans les avoir informées est pour le moins maladroit. En mal d'informations, donc, les médias ont grand ouvert leurs colonnes à un universitaire, agrégé de Sciences Économiques, donc tout à fait compétent pour nous parler du club Le Mans FC. Nous serions en droit d'attendre donc une analyse basée sur des faits et des analyses pertinentes. Et pourtant...
Il affirme que « Un stade de 15 000 places aurait suffi. Le MMArena compte donc 10 000 places de trop ». L'universitaire sait-il que lorsque la construction a été décidée, Le Mans FC jouait en ligue 1 et que la ligue de football exige une capacité de 20 000 places pour les stades recevant les équipes de ligue 1 ? (C'est ICI). Autre chose : a-t-il eu la curiosité de regarder la capacité des stades des clubs qui font l'ascenseur entre la ligue 1 et la ligue 2 ?
Il continue : « À son origine, le projet devait coûter 34,5 millions d’euros ». Même si le prix du stade a augmenté d'une façon considérable, ce chiffre est pour le moins fantaisiste. Consultés, les élus Verts du mandat précédent m'ont précisé qu'ils s'étaient prononcés sur un projet de 50 millions, très vite passé à 70 millions.

Enfin, sur le financement, qualifié d'« estomaquant », faut-il lui rappeler que les contribuables ont été sollicités pour 50 % du prix du stade ? Est-ce une tare de vouloir minimiser la contribution publique ? Alors, certes, la ville participe au fonctionnement du stade, mais n'est-ce pas la ville qui aurait pris plein pot le coût de fonctionnement si elle avait financé l'intégralité du stade ? Nous ne sommes pas naïfs non plus, Vinci ne s'est sûrement pas engagé dans cette concession par pur altruisme. Ce qu'il n'avait pas trop prévu, c'est que le club entre à la MMArena en étant descendu en ligue 2.
Le stade Léon Bollée, complètement enclavé, ne correspondait plus aux besoins d'un club de ligue 1. Les élus de l'époque se sont longuement interrogés sur la construction de la MMArena. et je rappelerai à notre universitaire que les votes des élus Verts s'étaient répartis alors de façon égale entre les pour, les contre et les abstentions. Les élus avaient pris alors la décision courageuse de construire un stade qui correspondait  aux besoins d'une ville de la taille du Mans et de celui d'une équipe de ligue 1. Et ce n'était pas une décision facile.
Alors, stop ! Il est tellement facile de taper sur les élus en leur reprochant leur « candeur » et de se poser a posteriori en grand donneur de leçons. Pour l'avoir fréquenté quelque temps durant ces dernières années, l'Université m'avait habitué à d'autres méthodes.

5 commentaires:

  1. Bonjour,
    Ne sous-estimez pas Vinci, la FFF... Bien sûr qu'il était prévisible que le club de football redescende en ligue 2. C'est le sport il me semble, non ? Le stade était la condition sine-qua-none pour que le club reste en ligue 1 mais pas une condition suffisante.
    Au bout du compte les contribuables paient plus du budget total initialement voté tandis qu'il était prévu d'en payer la moitié si je ne me trompe. Dans ce cas là, l'augmentation du budget n'a eu d'autre effet que de financer l'intégralité du projet tout en faisant rentrer les entreprises privées (vive le naming!)qui récupèrent les bénéfices, s'il y en a.
    Où s'arrête la responsabilité des élus, où commence l'arnaque ?

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Elle est fort de café celle-là ! M. Ollivier, pas besoin d'être prof de fac pour observer ce que n'importe quel Manceau a pu observer sur le dossier. Désolé de vous l'apprendre, mais les chiffres sont rigoureusement exacts. Et encore... la première estimation avancée, à l'automne 2003, était de 25 Millions d'euros. Le chiffre de 34,5 ME correspond au premier avant-projet (printemps 2005), et c'est précisément quand l'avant-projet définitif bondit à 50 ME que votre groupe a exigé que la contribution des collectivité à un projet privé ne dépasse 50% du montant total de l'investissement. Votre exigence sera respectée :D

    En novembre 2007, la CAP présidée par P. Delpech valide la seule offre qui lui a été remise, celle de Vinci, pour 70 ME, en précisant à M. Le Maire quels sont les points qu'il faudra renégocier. Apparemment les négociations se sont mal passées, car 3 mois après avoir été brillamment "réélu", JC Boulard signe pour 102 ME !!! - mais qu'on se rassure, la contribution publique ne dépasse pas les 50%

    Aujourd'hui, dans les colonnes du Maine-Libre, Didier Fouquet essaye de nous faire gober les raisons d'une telle explosion budgétaire. La vérité, c'est que ce scénario est écrit de longue date. Et pas seulement au Mans. Malheureusement, notre ville a été pionnière en la matière, mais le cas va se reproduire dans toutes ces villes qui, ayant miraculeusement accéder à la L1, se sont engagées dans la construction d'un nouveau stade de foot - ne peuvent être compétitifs en L1 que les clubs ayant un public, donc, sauf exceptions historiques, que les très grandes villes de France. Quand tous les nouveaux stades auront été construits dans ces villes moyennes, les choses retourneront à ce qu'elles étaient avant les années 2000.

    Vous refusez le terme de candeur, pourtant croyez-moi, il est bien aimable. Je parle habituellement plus volontiers de légèreté, d'inconséquence et encore quand je suis de bonne humeur. Mais vous avez des excuses, on ne peut pas dire que sur le dossier l'opposition vous ait cherché des poux.

    Pour finir, un mot sur les Jacobins : il n'y a pas d'exemple en France où l'on ait pu doubler du jour au lendemain la capacité en salles de cinéma. De CGR et de Pathé, l'un des 2 restera sur le carreau. La ville a fait le pari que ce sera CGR. Pourtant M. Boulard a pris la précaution de déclarer en conseil municipal qu'au cas où l'exploitant jetterait l'éponge, une reconversion commerciale des lieux sera à envisager.

    Signé : un opposant aux machines à voter, vous savez celles que l'on retrouve un peu partout dans ces villes qui comme Le Mans se sont lancées dans de grands chantiers ;)

    RépondreSupprimer
  4. @Katie : vous sous-entendez que Vinci aurait augmenté, en tant que constructeur, le prix du stade pour mieux faire payer les collectivités locales et ainsi diminuer sa part. or, si on regarde les stades construits récemments (Nice, Le havre, Valenciennes), rien ne permet de l'affirmer. Si on compare le prix de la MMArena au 1, 7 milliard d'euros engagé pour la rénovation des stades pour l'euro 2016, cela ne semble pas délirant. C'est ici :
    http://www.lefigaro.fr/sport-business/2011/05/20/04014-20110520ARTFIG00530-euro-2016-17-milliard-pour-les-stades-de-foot-francais.php

    RépondreSupprimer
  5. @Stéphane : je le répète, le prmier projet proposé au vote des élus du mandat précédent etait de 50 millions d'euros. Et c'est vrai, c'est le groupe des Verts d'alors qui s'est battu pour que la charge des contribuables ne dépasse 50%. Le suite des chiffres que vous donnée est exacte, mais la part de la ville étant de 30 % environ, la facture est passée de 17 à 30 millions d'euros.
    Après, bien sûr, il est facile de taper sur les élus : c'est vrai, ce sont les mêmes inconséquents qui se sont engagés dans la construction d'un tramway, dans les maisons de quartier, dans un nouveau dojo, etc... Il est tellement facile de taper a posteriori !
    Sur le cinéma, je ne vous rappelerai pas les raisons pour lesquels le mega CGR fut construir à Saint-Saturnin. Le but des Jacobins, c'est de ramener le ciné en cœur de ville comme il l''a toujours été. Pathé, ABC, Rex, Vox, Caméo, Palace, Eden, Royal, le Patis... toutes ces salles du centre-ville ont disparu...
    Quant aux urnes électroniques dont vous êtes l'éternel pourfondeur, sachez que je n'étais pas pour non plus, mais j'en hérité dans ma délégation et... je fais avec ! Et une constatation, cela ne marrche pas si mal...

    RépondreSupprimer