mardi 26 février 2013

Et la proportionnelle ?


La prochaine réforme des conseils généraux, pardon des conseils départementaux, devrait se mettre en place lors des élections de 2015.
Afin d'obtenir une parité parfaite, le parti socialiste propose de faire élire un binome femme-homme pour chaque canton. Imparable, c'est vrai. Mais cette disposition conduirait, si elle était appliquée en l'état, à doubler le nombre de conseillers. D'où l'idée de diviser le nombre de cantons par 2. Et donc nécessité d'un nouveau découpage. Avec une contrainte importante : chaque nouveau canton  devra avoir une population qui ne diffère pas de la population du canton moyen de 20%.
Conséquences pour notre département :
• 40 cantons aujourd'hui : 30 hommes et 10 femmes. 10 hommes doivent « disparaître » !  L'ambiance va être très « chaude » à l'Abbaye de l'Épau : quels sont, parmi les potentats locaux, ceux qui vont partir ? Le nombre de femmes, au contraire, devrait,  parallèlement, augmenter de 10 : une bonne chose pour la parité. 
• La population du département de la Sarthe est de 576 741 habitants et donc, celle du canton moyen de 28 837 habitants. Avec la règle des 20%, la population d'un futur canton devrait donc se situer entre 23 069 et 34 604 habitants. Seuls 4 cantons répondent à cette nouvelle norme (encore une !) : Écommoy (B. Lecomte), Le Mans-Est-Campagne (J.L. Fontaine), Le Mans-Sud-Est (C. Counil) et Sablé-sur-Sarthe (P. Touchard). Un seul dépasse le nombre fatidique de 34 604, c'est Le Mans-Nord-Ouest (C. N'Kaloulou) qui devra donc être redécoupé.
Pour les autres, le compte n'y est pas. Et des cantons comme La-Fresnaye-sur Chedouet (A. Trottet) ou encore Montmirail (D. Le Mèner) avec des populations guère supérieures à 4000 habitants vont se trouver « noyés » dans des nouveaux cantons plus grands.
Le nouveau redécoupage sera du ressort du ministère de l'Intérieur sur propositions préfectorale. Ça, c'est sur le papier. Mais je suis bien certain (et même sûr) que le parti socialiste, qui a loupé la majorité de très peu lors des dernières cantonales, s'intéresse beaucoup à ce nouveau redécoupage.
• La ville du Mans a, à l'heure actuelle, 9 cantons représentant 199 822 habitants. Avec les nouveaux calculs (canton moyen à 28 837), elle devrait, en toute logique, perdre 2 cantons ! Suivez mon regard : à l'heure actuelle, il y a 7 conseillers socialistes (C. Rouillon, N. Heuzé, J. Pédoya, C. N'Kaloulou, C. Counil, A. Langevin et J.L. Fontaine) et 2 conseillers UMP (V. Rivron et J.M. Geveaux). La tentation sera forte...
La gauche sarthoise a dénoncé très longtemps le « charcutage » électoral de C. Pasqua qui, pour les législatives, avait découpé la ville du Mans en 4 morceaux pour faire baisser l'influence politique de notre ville classée à gauche. J'espère que certains ne l'oublieront pas !
Enfin, cette réforme, en refusant la proportionnelle, même partielle, n'est pas bonne car elle exclut des conseils départementaux des formations politiques comme la nôtre. L'arrivée d'un conseiller départemental écologiste à l'abbaye de l'Épau sera conditionnée au bon vouloir du parti socialiste car cette réforme accentue une fois de plus cette représentation bi-partite.
Une fois de plus, l'accord électoral PS-EÉLV est écorné, car, dans cet accord, il était dit, je le rappelle, :« Nous défendons le principe de la proportionnelle aux élections locales pour garantir la diversité et la parité ». On en est loin !

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