Collège Roger Vercel : ça bouge ?

Les cérémonies du 8 mai approchent et, comme chaque année depuis le début de notre mandat, j'assisterai avec les enfants du quartier à la commémoration de deux résistants et déportés locaux : le poète Emmanuel Maire et l'abbé Guéné. Cette initiative, prise par notre collectivité, rassemble élus et enfants de notre ville pour fleurir les plaques de rues portant le nom d'un résistant ou déporté de la deuxième guerre mondiale.

À deux pas de là, le collège public de la République Roger Vercel portera toujours son nom. Le 3 mars, faisant état de documents transmis par Henri Lelièvre, ancien adjoint au maire du Mans, je dénonçais l'antisémitisme violent de cet auteur et de son côté, le maire du Mans posait également le problème du changement de nom de ce collège au Président du Conseil Général, Jean-Marie Gevaux, seul habilité à changer sa dénomination.

Le Président du Conseil général, comme celui des Côtes d'Armor où se pose le même problème, décidaient alors de demander un rapport à des historiens. Soit.

Mais voilà donc bientôt deux mois que nous attendons ce rapport et que la situation perdure. Dans un nouveau courrier aux Présidents de Conseils Généraux dont il m'a fait parvenir une copie, Henri Lelièvre fournit encore des éléments sur le passé de Roger Vercel, militant d'extrême droite, antisémite, condamné pour collaboration, et entre autres les attendus du Conseil Académique d'Enquête de Rennes (c'est ICI sur le site de Radio-France). Je ne comprends donc pas le temps mis par les « historiens » pour mettre en avant le passé collaborationniste et antisémite de Roger Vercel.

À l'heure où les relents de révisionnisme font florès, où Jean-Marie Le Pen déclame de façon provocatrice du Robert Brasillach, cette situation ne peut perdurer. Je reconnais volontiers que débaptiser un collège en cours d'année scolaire peut poser un certain nombre de problèmes administratifs, mais il faut que le Conseil Général s'engage, et rapidement, à donner à la prochaine rentrée scolaire un autre nom à ce collège public. 

Et je fais toute confiance aux enseignants d'histoire et géographie de l'établissement pour expliquer aux collégiens les raisons de cette nouvelle dénomination.

J'avais pensé que le collège aurait pu porter le nom de « Paul d'Estournelles de Constant », sarthois et Prix Nobel de la Paix en 1909. La Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), elle, a proposé comme nom « Lucie et Raymond Aubrac ».

Voilà déjà deux propositions. Je pense qu'il y en aura d'autres, donc maintenant, mesdames et messieurs du Conseil Général, la balle est dans votre camp, c'est à vous d'agir !