jeudi 29 mai 2014

Reconstruire...


Que rajouter aux résultats de ces élections européennes ? Tout a été dit et certainement mieux que je pourrai le faire ici.
• Quant aux analyses qui ont été faites, j'en retiendrai surtout une : celle de la « France délaissée ». Il est vrai que la progression du vote Front National dans les zones rurales laisse sans voix. Il suffit de regarder, par exemple, la carte de la Sarthe :


Il est flagrant, hormis quelques petites tâches bleu-clair (majorité UMP) et la tache rose de la métropole mancelle (où le Parti Socialiste a gardé la majorité d'une courte tête), que les communes rurales ont donné la majorité au Front National (bleu foncé).
Disparition des commerces, services publics en berne, baisse des finances publiques, etc..., les communes rurales se sentent délaissées et Dominique Dhumeaux, maire de Fercé-sur-Sarthe et président de l'association des maires ruraux le rappelle en termes forts : « En zone rurale, ce sont des gens modestes qui prennent la crise en pleine gueule. Des gens qui ont le sentiment d'être des citoyens de seconde zone. ».
Devenues des territoires abandonnés, les régions rurales périurbaines sont devenues depuis quelques années des territoires où s'est installé le vote de protestation contre le « système ». Et, chose inquiétante, ce vote semble se structurer et il est fort possible que le déficit d’intégration sociale dans cette France délaissée ait amplifié les résultats du vote pour le Front National.
• La deuxième réflexion que m'inspirent ces résultats est à rattacher aux scores d'Europe-Écologie les Verts. D'abord au niveau national ; le titre du communiqué national « Les écologistes résistent dans un paysage dévasté », me pose question : les dirigeants  EELV ont-ils bien regardé les résultats ? Passer de 16,28% à 8,95% et perdre 10 députés européens, c'est de la résistance ?
Je déplore sincèrement la défaite de Sandrine Bélier qui a tant fait dans la lutte juridique contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ou encore la non-réelection de Catherine Grèze et de Nicole Kiil-Nilsen, porte-parole de la cause sahraouie au Parlement Européen.
Au niveau local : la gauche a encore reculé sur Le Mans (39%) et Europe-Écologie les Verts a réalisé le score de 12,38%. Qu'il me soit personnellement permis ici de rappeler à mes anciens amis certaines vérités.
J'entends encore les arguments de celles et ceux qui se sont engagés derrière le Parti Socialiste dès le premier tour des élections municipales et pour qui partir en liste autonome était inenvisageable car voué à l'échec. Aujourd'hui, le résultat est là : dans un contexte difficile, les écologistes réalisent 12%. Il y avait donc la place, comme certains d'entre nous le réclamaient, pour une liste autonome au premier tour et pour une négociation en position de force avec les socialistes au deuxième tour.
Peut-être, alors, que les écologistes ne  seraient pas aujourd'hui  réduits à s'en remettre aux humeurs du maire pour obtenir une avancée du bio dans les cantines, ou pour faire progresser de 200 mètres le boulevard nature ou encore tout simplement  pour envisager une rencontre avec les étudiants afin de discuter du prix des abonnements SETRAM.
Europe-Écologie les Verts, par sa participation au gouvernement pendant deux ans et par son allégeance  au Parti Socialiste a sa part de responsabilité dans ce naufrage.
Mais, à l'évidence, l'heure n'est plus aux jérémiades ni aux querelles de chapelles. Il est urgent de construire une réelle alternative de gauche, écologiste et citoyenne pour motiver et convaincre les absentionnistes de ne pas laisser le champ libre au vote d'extrême-droite.

3 commentaires:

  1. Mais avec qui? Les caciques d'EELV? LOL... Sont trop occupés à lécher les bottes de Boulard ou de Duflot et Placé, en disant -désormais- pis que pendre de Hollande...

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  2. Pour moi, cela passe, d'une façon évidente, par une alliance VRAIE entre les verts et la seule et unique gauche digne de ce nom: le front de gauche.

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  3. A "Anonyme" numéro 2 :
    Cela n'en prend pas le chemin, hélas, EÉ-LV (comme le PS) va probablement serrer la main tendue par des centristes. Le libéralisme, soutenu, promu par la plupart des eurolâtres (droite, centre-droit, centre-gauche et néolibéraux comme ceux du PS et d'EÉ-LV), avance, en jetant la plupart de ses victimes dans les bras du FN. Dans quelques semaines, le traumatisme sera oublié, les médias continueront à dédiaboliser Le Pen et à banaliser le FN... jusqu'à la prochaine fois et au prochain étonnement, je le crains fort...
    J C

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