jeudi 22 mai 2014

Bio dans les cantines : qu'est-ce qu'on attend ?


Ce jeudi 22 mai était un grand jour : les petites Mancelles et petits Manceaux ont eu droit à du yaourt bio dans les cantines scolaires de la ville ! Mais quid du reste ? D'où venait le veau des paupiettes ? D'où venaient les fraises ?
Le site « Le Mans une Marque » me permet de suivre ce que mangent Marie et Mathieu, mes petits enfants, à la cantine de la ville et de quantifier le pourcentage de bio dans les repas. J'ai fait le calcul et je l'estime à environ 3% sur l'ensemble des repas servis par la collectivité. Donc bien loin des 20% promis lors du programme « commun » Verts-Parti Socialiste de 2008.
Bien loin aussi des 7% (réaffirmés lors de la dernière réunion du conseil municipal par la première adjointe) qui était le chiffre avancé dans le bilan des élus écologistes sur la période 2008-2014. Une fausse vérité de plus... mais il fallait pouvoir crédibiliser l'apport des élus écologistes dans la politique menée par Jean-Claude Boulard.
Allons encore plus loin : la présence d'élus écologistes a-t-elle fait augmenter la présence du bio dans les cantines ? Avant 2008, les petites Mancelles et les petits Manceaux avaient doit à un repas bio complet par mois : ce qui représentait un pourcentage de 5% !
Alors forcément, je tique face à la promesse de la  première adjointe dans son discours de fin de campagne prononcé à l'Espal : « les produits bios dans la restauration collective [devraient atteindre] un objectif de 30% d’ici la fin du mandat. »
Les raisons de cette situation ? Un blocage du maire, soutenu dans sa position par les élus socialistes et communistes, et des élus Verts peu combatifs dans le mandat 2008-2014 dans la commission Éducation chargée du problème. À la question sur les avancées du bio dans les cantines, les réponses obtenues lors du dernier mandat étaient toujours les mêmes :
• Premier temps : la filière bio locale est incapable de fournir les quantités qui seraient demandées.
• Deuxième temps : il est impossible de mettre des critères « bio » dans les marchés publics.
Et c'est ainsi que la ville du Mans arrive aujourd'hui parmi les dernières dans l'introduction du bio dans ses cantines scolaires.
 Le premier argument est recevable, car, c'est vrai, la filière bio a eu quelques retards à l'allumage dans la Sarthe et faire venir le bio d'Espagne ou d'Italie n'a que fort peu d'intérêt. Le bio ne peut se concevoir qu'avec des producteurs locaux. C'est ce qu'a essayé de mettre en place la SCIC Bio d'Ici mais, devant la frilosité des collectivités locales, elle s'est trouvée en sérieuse difficulté financière (j'en ai déjà parlé ICI) et Reporterre, fanzine écologique, y a consacré un long article (c'est ). Il manque 30 000 € à Bio d'Ici pour se relancer. Et pourquoi notre collectivité ne ferait-elle pas l'effort ?
Faut-il rappeler les chèques en blanc faits à Renault ? à Colart ?  Il ne s'agirait pas d'un chèque en blanc, mais de fournir à la SCIC un fonds de roulement pour les premières années pour lui permettre de trouver un équilibre économique. N'oublions pas également que Bio d'ICI regroupe une quinzaine de producteurs qui ont fait des investissements importants et propose une structure d'insertion de travailleurs handicapés.
Pourquoi l'effort financier consenti pour le fonctionnement de la MMArena ou du centre culturel des Quinconces ne serait-il envisageable quand il s'agit d'assurer davantage de produits bios dans la nourriture des petites Mancelles et petits Manceaux ?
Quant au deuxième argument, il ne tient pas la route. Les articles 14, 45 et 53 des marchés publics (c'est ICI) permettent d'inclure des clauses environnementales dans les appels d'offres.
Donc toutes les conditions peuvent être réunies rapidement afin de développer une filière bio locale capable de fournir une nourriture sans pesticides et plus saine pour nos enfants et petits enfants. Aujourd'hui, ce n'est plus qu'une question de volonté politique... ou plutôt d'un rapport de forces au sein de la majorité municipale.

2 commentaires:

  1. Il y a quelques années déjà les maires de certains arrondissements parisiens (pas tous) ont mis en place des structures (comme par exemple "la caisse des écoles du 10ème arrondissement") qui leur permettent d'obtenir des subsides de la PAC.
    Scandaleux ? Oui !
    Mais c'est plus facile pour mettre du bio dans les assiettes de ces mioches parisiens.
    Le font-ils ?

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  2. Je me pose la question...Pour calculer le pourcentage de bio dans la cantine, il faut faire un ratio du coût du bio par rapport au total des dépenses ou bien un ratio par rapport à la quantité?

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