vendredi 13 décembre 2013

Précisions...


Les réactions à ma démission d'Europe-Écologie Les Verts ont été nombreuses. Beaucoup de messages de compréhension et aussi de soutien. Merci à toutes celles et tous ceux qui se sont manifestés. Cela fait chaud au cœur car quitter un parti auquel on a beaucoup donné est loin d'être facile, je peux le garantir.
Finalement, les messages les plus virulents, et je m'en doutais, sont venus de mes anciens amis et surtout, anciennes amies. Celles-là même qui, souvent, se plaignaient de la violence de certains mails. Je les laisse à la relecture des leurs. D'autres parlent de trahison, de tir dans le dos et tentent de me prêter des intentions que je n'ai jamais eues.
Certains n'ont pas beaucoup apprécié que je dévoile le petit nombre de celles et ceux qui ont choisi de s'engager derrière le Parti Socialiste un soir de septembre... D'autres n'ont pas apprécié que je révèle des points de négociation mais qu'ils sachent que ces secrets bien gardés m'ont été révélés par un élu socialiste... Chez eux, visiblement, l'information circule.
• Accusation aussi de ne pas assister aux réunions sans trop savoir qu'un adjoint à la démocratie participative travaille essentiellement le soir quand les Mancelles et les Manceaux rentrent du travail et acceptent de donner un peu de leur temps pour animer les conseils de quartiers. Ça, on le sait quand on participe à la vie démocratique de sa ville et que l'on se frotte aux réactions de ses concitoyens. Trop facile de rester dans sa tour d'ivoire régionale. La politique, ce n'est pas seulement réagir à la lecture des quotidiens locaux et rédiger des communiqués, c'est aussi d'aller écouter ses concitoyens.
• Accusation de cracher dans la soupe... et, évidemment, de faire le jeu de la droite.
Que l'on se méprenne pas, le bilan de notre municipalité est bon. Comment dire le contraire à quelques mois de l'inauguration d'une deuxième ligne de tram et du futur espace culturel des Quinconces et des nouvelles places des Jacobins et du Jet d'Eau ?
Ce que j'ai dit, c'est que notre bilan à nous, élus écologistes (et je me mets bien sûr dedans) est loin d'être bon parce que nous n'avons pas su infléchir certaines décisions vers plus d'écologie dans la politique municipale. C'était la signification du «bilan non gratifiant » de ma lettre de démission.
J'y avançais pour le démontrer 3 exemples emblématiques qui faisaient partie de nos objectifs en 2008 : boulevard nature, politique vélo et bio dans les cantines. Force est de constater que le compte n'y est pas.
• Bio dans les cantines : contrairement à ce que dit le communiqué des élus EÉLV après mon départ, aujourd'hui, seuls yaourt, lentilles et crudités sont bios. On est très loin des 20%  ! 
• Boulevard Nature : nous n'en sommes pas à la moitié et le projet initial est bien oublié : ainsi sur le chemin de Sargé vers Yvré-l'Évêque, on y croise des tracteurs ! Dix ans que le projet a été lancé et que les Mancelles et Manceaux attendent !
• Politique vélo : Le Mans est une des rares villes à ne pas adhérer à l'association des villes cyclables.. L'ingénieur chargé du vélo n'a jamais été remplacé. Conséquence : aucune piste pour lier le centre du Mans aux autres communes de Le Mans-Métropole.
La responsabilité des élus Verts est grande car nous n'avons jamais su créer un rapport de force pour avancer. Bien au contraire, nous avons baissé la tête. L'union est un combat, surtout quand on est minoritaire. Certains d'entre nous l'ont trop vite oublié, se confortant trop facilement dans un rôle de godillots. J'ai essayé de temps en temps à travers ce blog d'assumer des différences et dire des désaccords. Je ne compte plus engueulades, remontrances que j'ai pu subir, et beaucoup d'entre elles venaient même de mon propre camp.
Certains élus écologistes affirment que notre bilan est excellent. OK. Alors, dites-moi pourquoi refusent-ils d'aller faire juger ce bilan par les Mancelles et Manceaux ? Ce sont elles et eux seuls qui en ont le pouvoir, non ? Auraient-ils peur d'être désavoués ?
Je souhaitais partir en liste autonome au premier tour car cela nous aurait permis d'exposer nos propositions dans tous les domaines et ne pas se contenter de faire du vent, comme nous l'avons fait trop souvent, avec des propositions séduisantes certes, mais malheureusement restées lettres mortes. Les mesures sont effectivement belles tant qu'elles restent sur le papier... elles ne coûtent rien ! Certain s'en contente, pas moi !
Et c'est ainsi que la majorité de présents représentés, un soir de Septembre, (18 pour et 4 contre) a choisi de suivre le Parti Socialiste au premier tour, préférant le confort des voix socialistes. Peut-on parler de choix démocratique quand si peu d'adhérents qui restent se sont exprimés ? Majoritaire, bien sûr. Démocratique, c'est autre chose. 
Que l'on ne me fasse pas dire non plus ce que je n'ai jamais dit : je n'ai jamais remis en cause une union avec le Parti Socialiste car pour moi, une chose est sûre : il est hors de question que la ville retombe entre les mains de la droite.
Une liste écologiste autonome aurait permis de mener une campagne dynamique autour de nos idées, de mesurer notre audience, de faire figurer  fortement nos valeurs écolos dans la négociation de deuxième tour. Je rappelle à celles et ceux qui affirment que nous n'en avions pas les forces que les candidats Europe-Écologie lors des cantonales de mars 2011 rassemblèrent plus de 13% sur les 5 cantons renouvelables (soit la moitié des électeurs de la ville). C'est d'ailleurs cette stratégie, préconisée par les instances nationales d'Europe-Écologie-Les Verts, qui a été choisie dans la  grande majorité des villes de plus de 100 000 habitants.
Oui, mais voilà, en négociant au deuxième tour, le nombre de postes en délégation risquait de ne pas être le même... C'est ce qu'il m'a été répondu lors du débat d'alors. Alors de vouloir jouer maintenant aux moralisateurs politiques a tendance à me faire sourire.

6 commentaires:

  1. Intégrité, c'est peut être ce qui différencie un homme d’état d'un homme politique

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  2. Le "Cardinal" doit 18 000 euros pour une centaine d'infractions routières: http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/12/18/jean-vincent-place-doit-18-000-euros-pour-une-centaine-d-infractions-routieres_4336609_823448.html

    Cet homme est formidable, il « n'est pas un homme de chiffres » et n'« pas très bon avec les papiers »: non, mais de qui se moque-t-on?! Et bien sûr, il n'a « jamais cherché à fuir mes responsabilités », ni demandé « aucun passe-droit ». Une centaine d'infractions routières, c'est inimaginable pour quelqu'un qui ne se croit pas au-dessus des lois.

    Il symbolise tellement EELV qui est vraiment devenu un parti comme les autres. Vous avez bien fait de claquer la porte. Contrairement à vous, je ne donnerai plus ma voix à ce parti.

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  3. Non, Jean-Vincent Placé ne représente pas EÉLV, non, Jean Vincent Placé n'est pas écolo. Il est à EÉLV comme ça parce que c'est le parti qui peut au mieux servir ses intérêts. Laisser une ardoise de 18 000 € de PV discrédite complètement le personnage...
    Il y a comme cela certains qui se laissent griser le pouvoir et qui se croient tout permis. Ce sont les plus détestables des politiques et... Jean-Vincent Placé en fait partie..;

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  4. Mais je ne vois pas grand-monde au sein d'EELV s'interroger (c'est un minimum) sur une telle pratique... Qui ne dit mot consent.

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  5. Si, si, je reçois beaucoup de messages d'adhérents EÉLV outrés. Sur Facebook, beaucoup également se lâchent... Et Alain Lipietz affirme que l'attitude de Jean-Vincent Placé est équivalente à 50 000 tracts mis à la poubelle...

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  6. Cela console un peu, mais les caciques restent globalement de marbre.

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