Les travaux du nouvel espace culturel des Jacobins avancent et se pose donc aujourd'hui la question du nom à lui donner.
Les débats sur le sujet qui ont eu lieu en bureau municipal ont dû fuiter et samedi, le Maine Libre, annonçait sur son site internet (sic) : « Il devrait être baptisé "Espace Culturel du Quinconce" » .
S'il est vrai que ce nom a été évoqué, il ne pourrait, à mon sens, être question d'un singulier. « Quinconce » vient, en effet, d'un type de plantation d'arbres : un arbre à chaque coin du carré et un arbre à l'intersection des deux diagonales (à l'image de la représentation du nombre 5 sur la face d'un dé).
Cette disposition existe depuis les Romains : « Quid quincunce speciosius, qui, in quamcumque partem spectaveris, rectus est ? » (Quoi de plus beau qu'un quinconce qui, quelle que soit la direction que vous regardez, présente des lignes droites).
C'est cette disposition qu'avait choisi de répéter l'ingénieur Louis Bruyère en 1792 pour planter les arbres des Jacobins. Et c'est ainsi que naquirent les quinconces des Jacobins.
Pout toute Mancelle ou tout Manceau, ce parc s'est toujours appelé « Les Quinconces des Jacobins ». Pourquoi vouloir aujourd'hui cette « singularisation » ?
Appeler cet espace « Les Quinconces » permettrait, en plus, de mettre en valeur le caractère pluriel de l'équipement : cinémas, théâtre, expos.
Le Maine libre d’hier (lundi 6 mai) revient sur le sujet en publiant un article sous le titre : « Le nom «Espace culturel du Quinconce» loin de plaire ». Effectivement, à moi non plus, il ne me plaît pas ! Espace, c’est commun, il y a en a déjà tout plein, partout. Culturel, c’est prétentieux et inexact. De divertissement, plutôt. Le cinéma étant de loin plus industriel que culturel, quelques films d'"Art et essais" nous font grandir, c’est vrai, mais globalement, bof ! Quant à quinconces, avec ou sans «s», ce n’est pas aussi évident que l'affirme Yves Ollivier. Pour preuve, il y a encore débat de nos jours. Quand je suis arrivé au Mans, il y a trente-sept ans, j’ai appris par des Manceaux à l’employer au singulier. Ce qui me paraît évident puisqu’on dit : « Planter en quinconce » (au singulier, ça va de soi). Et mon dictionnaire ne m’aide pas à trancher, il m’offre les deux versions, d’abord en citant Nerval : « Cette plantation régulière, qui s’étend en quinconce sur un espace de plusieurs lieues » puis : La place des Quinconces, à Bordeaux (cette fois au pluriel).
RépondreSupprimerPersonnellement, comme pour le Vieux Mans (la greffe cité Plantagenêt n’a pas pris sur moi comme sur beaucoup), je pense que je continuerai à l’appeler « théâtre des Jacobins », quel que soit l’appellation officielle. Je suis à cent pour cent pour que Jacobins figure dans le nom, pas quinconce ou quinconces, ce débat me paraissant futile, et propre à mécontenter car il n’y a pas consensus.
J C
Désolé... pour moi, vieux manceau, les Jacobins, c'est autre chose. Les Jacobins, c'est avant tout l'espace des deux places, les quinconces, les marchés (ne dit-on pas le marché des Jacobins), le centre commercial (centre commercial des Jacobins). Donc il faut trouver un autre nom et "Les Quinconces", cela ma plait bien car l'espace culturel ouvre justement sur les quinconces.
RépondreSupprimerQuant au mot quinconce, si vous l'employez au singulier, il désignera un endroit planté de cinq arbres seulement ! Ce n'est pas le cas du parc des Jacobins ! Donc, désolé, ce sont les quinconces des Jacobins !
Et, en plus, un petit clin d'œil : en tant que breton et militant écologiste, je ne sens pas trop des ardeurs jacobines...
J’avais bien compris que quinconces au pluriel vous plaît bien, je ne le nie pas. J’attire simplement l’attention du lecteur que ce pluriel ne fait pas l’unanimité futile (le singulier est aussi employé par de vieux Manceaux, j’en connais de plus anciens que vous qui l’écrivent ainsi) et qu’il prête le flanc à un interminable débat, que je crois futile (ce sera donc ma dernière intervention sur le sujet). J’ai pris la peine d’écrire ce que dit le dictionnaire en citant Nerval : «Cette plantation régulière, qui s’étend en quinconce sur un espace de plusieurs lieues». Difficile de soutenir qu’il n’y a que cinq arbres sur plusieurs lieues (une lieue : environ 4 kilomètres)... Quant à Jacobins, je ne pensais pas à la symbolique (tout le monde ou presque s’en contrefiche), mais à l’usage répandu, que vous citez fort justement : marché des Jacobins, centre commercial des Jacobins, appellation qui a au moins le mérite de faire consensus.
SupprimerJ C