Long conseil municipal hier soir : 4 heures et demie. Le problème du club de foot Le Mans FC a quasi occulté les autres débats...
Voici le texte de mon intervention :
« Tout le monde le sait, l’écolo n’est pas très footeux. C’est vrai qu’il n’a jamais très bien compris pourquoi il fallait laisser un hectare de gazon à 22 jambes musclées plutôt qu’en faire une zone naturelle protégée. Donc, je ne peux pas présager les votes des élus écologistes ce soir, mais, personnellement, je voterai cette subvention de 100 000 € au club du Mans FC.
À cela quatre raisons :
• la première c’est que j’estime qu’il faut permettre au club d’aller au bout de sa saison. Voilà maintenant 6 matchs où nous jouons au jeu du « Stop ou Encore ». Les repreneurs et les collectivités locales ont déjà permis d’en jouer 5. Alors jouons le 6ème même si, nous le savons tous, qu’il sera peut être le dernier.
• La seconde est que le foot de haut niveau est aujourd’hui un spectacle, je n’ose plus parler de sport. Ce spectacle populaire a attiré, quand le club était en ligue 1, plus de 200 000 spectateurs. Il n’existe pas de spectacles sur Le Mans qui arrivent à rassembler autant de spectateurs sur 19 séances, à raison d’une tous les 15 jours. Certes le nombre de spectateurs a baissé durant cette saison, mais est resté toutefois supérieur à 100 00.
• La troisième est que le stade est un formidable lieu de mixité sociale. Pour avoir parcouru les différentes tribunes de la MMArena, j’ai pu m’en rendre compte. Il faut venir au stade pour le constater et surtout, abandonner l’image déplorable que peut avoir le foot à l’heure actuelle avec ses dérives libérales et ses excès des supporters.
• La quatrième et moins glorieuse parce que plus sentimentale. Le Mans FC est le club dont j’ai porté les couleurs quand il s’appelait encore Union Sportive du Mans et que j’allais passer une grande partie de mes dimanches à Léon Bollée.
J’entends déjà certains de mes amis qui vont émettre de fortes critiques en réaffirmant à juste titre que l’argent public ne doit pas être englouti dans des sociétés privées, que la ville a déjà fait des efforts pour son club, que le stade a déjà coûté bien cher, qu’il faut arrêter de surpayer les joueurs de foot. J’entends tout cela, mais ce soir, je pense que l’attitude raisonnable est de permettre au club de finir la saison. Ensuite, ce ne sera sûrement pas la même chose.
J’entends aussi l’opposition municipale qui nous reproche de ne pas être intervenus plus tôt dans la crise du club. Faut-il encore rappeler une fois plus que Le Mans FC est une société anonyme ? Et comment accorder une caution à des bruits et des rumeurs quand un commissaire aux comptes vous a garanti les lignes d’écriture comptables ? Nous y étions ensemble à la Pincenardière un jour pas très loin de Noël.
C’est vrai que, pour l’opposition, la disparition du club serait porteur en vue des prochaines élections municipales. Mais avant, qu’elle commence à se mette d’accord sur son équipe, et mieux, sur le nom de son entraîneur ! Finalement, je me dis qu’il n’y a pas qu’au Paris-Saint-Germain, qu’il ya des problèmes de leadership !
J’espère aussi, quelle que soit l’issue de demain soir, que le débat engagé perdure car le football ne peut plus continuer ainsi.
Je le répète encore ce soir : le fair-play financier ou amendement « Platini » est une ébauche de réponse. Il repose sur 4 principes :
1) introduire plus de discipline dans les finances des clubs de football
2) faire diminuer la pression exercée par les salaires et les transferts,
3) encourager les clubs à prendre part aux compétitions en ne comptant que sur leurs revenus
4) encourager les investissements sur le long terme dans le secteur de la jeunesse et des infrastructures
Il est certain que si le club du Mans FC avait respecté ces engagements, nous n’en serions pas là aujourd’hui.
Dernier point enfin : il est temps aussi que les dirigeants des organismes nationaux qu’ils soient Fédération ou Ligue, descendent de leur piédestal et écoutent un peu plus les collectivités. Il ne me semble pas, en effet, normal d’exiger de celles-ci des efforts importants pour construire des stades tout en laissant tomber ces mêmes collectivités lorsque le club résident a des défaillances financières ou sportives.
Souhaitons que Noël Le Graet, président de la Fédération Française de Football, président du club de Guingamp qui remonte en ligue 1 l’année prochaine et ancien maire de la ville en prenne conscience lorsque la Ligue de Football demandera à sa ville de mettre aux normes le stade du Roudourou qui accueille son club. Il en mesurera le prix. »