Conseil municipal hier soir. Long : 5 heures.
Après le débat d'orientation budgétaire, nous attaquons le débat sur la sécurité en ville. La droite, arrogante comme chaque fois qu'elle aborde le sujet, parle même de Chicago ! A-t-elle oublié que depuis 2002, c'est Nicolas Sarkozy qui est aux commandes ? Bel exemple de l'échec total de sa politique en matière de sécurité.
Je suis intervenu au nom des élus Verts. Ci-dessous mon intervention .
"Monsieur le Maire, chers collègues,
Ce soir, nous, élus Verts, allons voter cette délibération sur la Tranquillité Publique. Cette délibération s’appuie sur un rapport de qualité élaboré par notre collègue Christophe Counil. Que dit ce rapport ?
1) Il réaffirme d’abord l’opposition à la création d’une police municipale et le renforcement des actions du service Tranquillité Publique.
La police est, en effet, du ressort de l’État et ce n’est pas aux collectivités locales de pallier les insuffisances de l’État en moyens humains. Rappelons-nous :
une des premières mesures de Nicolas Sarkozy, nommé en 2002 Ministère de l’intérieur a été de supprimer la police de proximité. Faut-il rappeler ses propos de l’époque ? Il fustigeait alors la Gauche en lui reprochant, je cite, « sa conception hémiplégique de la police de proximité qui n’était en fait que du laxisme et de la faiblesse déguisés ».
Notre collectivité a fait le choix d’un service de tranquillité publique…. Aujourd’hui ce sont 34 agents qui parcourent nos quartiers et il ne se passe pas un jour dans les endroits où me conduit ma délégation sans que j’entende des compliments sur l’efficacité de rôle de médiateurs. Le rapport réaffirme, et nous nous en félicitons, que ces agents ne sont pas et ne seront jamais police municipale.
2) Il demande le maintien – a minima- des effectifs de la police nationale.
Puisque l’opposition municipale a de sérieuses tendances à l’oubli. Rappelons-lui quelques faits.
26 septembre 2009, François Fillon, premier ministre, présente son budget primitif. Je préfère ne pas revenir sur l’augmentation abyssale du déficit (115 milliards d’euros), ou sur l’augmentation du forfait hospitalier. Non, je retiens essentiellement un point : la suppression de postes de fonctionnaires et en particulier ceux du Ministère de l’Intérieur. 3500 postes disparaissent, autant de départs en retraite non remplacés !
Pour en voir la traduction au niveau de notre département, une division par 100 nous donne une idée : ce sont quelques 35 en moins pour la Sarthe dont une quinzaine pour notre ville. Oui, attendons-nous à une suppression de fonctionnaires de police sur notre ville alors que tout le monde s’accorde à penser que l’ouverture de la prison des Croisettes demandera la création de postes de fonctionnaires de police.
3) Il insiste sur les actions de prévention et de dialogue. Comment ?
Par le renforcement du rôle du Conseil Local de Sécurité et Prévention de la Délinquance en le liant à celui d’Allonnes et de Coulaines et en recrutant un chargé de mission afin d’entamer un vrai de travail de prévention envers les jeunes, notamment au niveau de l’alcool est une bonne mesure qui va dans le sens de la prévention mais aussi de la responsabilisation des individus.
D’autre part, pour avoir rencontré le Directeur de la Sécurité Publique, je peux affirmer son intérêt pour un véritable dialogue entre les Conseils de Quartiers et la Police Nationale afin de mieux expliquer les missions des uns et des autres et de s’engager dans des actions de prévention au plus près des préoccupations des habitants.
Maintenant sur la délibération elle, même.
1) Cette délibération montre, n’en déplaise à l’opposition, que notre équipe a une volonté d’avancer des propositions concrètes.
Je n’en citerai qu’une ce soir parce qu’elle est exemplaire : celles des dérogations jusqu’à 2 heures et 4 heures accordées aux établissements acceptant d’assumer leurs responsabilités.
Nous ne sommes pas dupes….
Les derniers sondages, enfin ceux qui ne sont pas commandés par l'Élysée, ne sont pas bons pour la droite alors que des échéances électorales se profilent.
Donc au secours les vieilles recettes ! Vite orchestrer une nième campagne médiatique sur l’insécurité qui nous menace et les mesures énergiques que le gouvernement veut prendre !
Dernier argument en date la panacée : la vidéo-surveillance, argument que tous les media martèlent à l’envi.
Pas plus de réflexions sur ce thème qu’il ya en eu sur les autres karcher et tolérance zéro.
2) Or ce soir la délibération lance la réflexion sur la vidéo-surveillance, mais pas son instauration.
Nous, élus Verts, n’avons jamais été opposés au débat. Que les structures citées dans la délibération soient consultées, c’est le minimum de la Démocratie Participative. Et comme je l’avais promis à la dernière plénière de Conseil de Quartier Centre, je serai au côté du Maire le 30 novembre pour en débattre avec les habitants du quartier.
Dans ce débat qui est aujourd’hui lancé, nous, élus Verts, aurons l’occasion d’exposer pourquoi nous ne croyons pas en la vidéo-surveillance.
C’est un des points du rapport sur lequel nous n’avons pas les mêmes points de vue que Christophe dont en sait, puisqu’il l’a annoncé publiquement, qu’il n’y était pas défavorable.
La vidéo-surveillance est un procédé inefficace, coûteux et qui menace nos libertés individuelles parce qu’elles nous transforment en coupables en puissance.
Inefficace :
L’exemple anglais est probant : 5 millions de caméras installées.. soit une pour quatorze habitants !
L’année dernière, Scotland Yard reconnaissait que cette politique était inefficace. Lors de la Conférence mondiale sur la Sécurité du 22 et 23 avril 2008 à Londres, des représentants de Scotland Yard parlaient de « utter fiasco » (échec complet).
Seuls 3 % des délits avaient été résolus à l'aide des caméras de surveillance. Je ne parle même pas de l’effet « plumeau » constaté : on va un petit plus loin… D’ailleurs, la droite britannique envisage de ne pas poursuivre le système si elle gagne les élections de mai prochain.
Coûteuse :
85 millions d’euros pour 1200 caméras prévues dans Paris. Ce n’est pas la caméra en soit qui coûte cher, mais ce qu’on n’y met derrière (matériel et hommes).
Menaçante pour nous libertés :
En Grande Bretagne toujours, les caméras IP se sont multipliées. Ce sont de petites caméras autonomes pas, très peu chères dont les images sont accessibles à partir d’un ordinateur. 5000 sont publiques !
Ce qui a permis à une société « Internet Eyes » de créer un jeu et de récompenser de 1000 € celle ou celui qui découvrira un délit à partir de ces 5000 caméras.
Est-ce cette société policière que nous voulons où tout le monde épie tout le monde. Pour nous, élus Verts, la réponse est claire.
Je vous remercie."